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"Le Conseil d'État est passé à côté de l'Histoire" : recours rejeté mais pas coulé autour de la bataille de Gergovie

Le Conseil d'État vient de rejeter le recours de Kléber Rossillon quant à la localisation de la bataille de Gergovie. Le gestionnaire de sites patrimoniaux appelle « la communauté scientifique à analyser les erreurs et les fautes scientifiques qui ont conduit à cette décision ».

C'est la fin d'un épisode, mais peut-être pas totalement de l'histoire de la bataille de Gergovie. Suite au rejet de son recours sur la localisation de ce fameux affrontement qui a opposé Jules César et Vercingétorix, Kléber Rossillon, gestionnaire de sites patrimoniaux tels que le château de Murol, estime que l'instance est passée « à côté de l’Histoire ».

Le Conseil d'État vient en effet valider le décret du ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires du 30 août 2022, qui officialise le classement de l'ensemble formé par le site de la bataille de Gergovie, les oppida arvernes de Corent, Gergovie et Gondole ainsi que les camps de César, dont les vestiges sont situés sur 14 communes du Puy-de-Dôme (Authezat, Chanonat, Corent, La Roche-Blanche, La Roche-Noire, La Sauvetat, Le Cendre, Le Crest, Les Martres-de-Veyre, Orcet, Pérignat-lès-Sarliève, Romagnat, Tallende et Veyre-Monton).

« Vrai site »

Selon Kléber Rossillon, « cela ne fait que retarder la protection du vrai site de la bataille de Gergovie, constitué de la montagne des Côtes de Clermont, du camp romain encore visible à Chanturgue, et du grand camp de César sous la cité de Montferrand ».

Sur le fond, « la motivation de l’arrêt est particulièrement décevante, le Conseil d'État ayant, en substance, considéré, en un paragraphe, d’une part, que les éléments remettant en cause la localisation de l’oppidum et de la bataille de Gergovie ne reposeraient que sur "des travaux isolés", et, d’autre part, que cette localisation serait justifiée par "de nombreux travaux de fouilles archéologiques", des "données historiques et archéologiques" qui ne feraient "plus sérieusement débat" », complète son avocat, maître Maginot.

Corps enseveli

Selon son conseil, « il est ainsi tout à fait regrettable que le Conseil d'État n’ait pas pris la peine de répondre à certains éléments centraux du dossier, et en particulier l’absence de résultat suffisamment probant issus des fouilles qu’il estime "nombreuses " (voir nos mémoires sur les mobiliers et les pièces retrouvés à Merdogne), l’incohérence avec le texte de Jules César, ainsi que sur la découverte d’un corps enseveli antérieurement à la bataille dans un fossé prétendument identifié comme celui du grand camp ».

La gestion du château de Murol change de mains

Sur ce dernier point d’ailleurs, « le Conseil d'État, étonnamment, ne répond même pas s’agissant de la localisation des deux camps de César », relève-t-il.

« La communauté scientifique va se pencher sur le squelette de la Serre d’Orcet et sur les nombreuses preuves que nous apportons », enchaîne Kléber Rossillon.

« J'appelle la communauté scientifique à analyser les erreurs et les fautes scientifiques qui ont conduit à cette décision. Que fait-elle du squelette de la Serre d’Orcet découvert en 2009, dans le fossé entourant le "camp de César" ? »

La décision du Conseil d’État n’est pas susceptible de recours. Seul le ministre de la Transition écologique peut modifier le décret de classement.

Gaëlle Chazal

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