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Des morilles cultivées à côté de Guéret et plébiscitées par les chefs cuisiniers de Creuse

Des morilles cultivées à côté de Guéret et plébiscitées par les chefs cuisiniers de Creuse

Marie Girard et Loïc Gaudoin ont tenté un pari osé l’an dernier en plantant des morilles dans les Monts de Guéret. Leur première récolte est prometteuse, avec plus de 25 kilos déjà vendus. Ils fournissent les restaurants gastronomiques de Creuse.

Une légère odeur de sous-bois se dégage de la terre. Il faut se baisser pour pénétrer sous le voile maraîcher. Des morilles poussent à l’abri des regards, dans un village sur les hauteurs de Saint-Laurent. Marie Girard et Loïc Gaudoin ont monté deux serres à l’arrière de la maison, tout au bout de leur terrain, dans un joli verger où les pommiers sont en fleurs.

La récolte est presque terminée. Elle a démarré au mois de mars. Pour une première année, c’est une réussite. « Nous sommes très contents, sourit le couple. Nous avons récolté 25 kilos. Le pic est passé. Nous avons eu jusqu’à 6 kilos par semaine. Maintenant, c’est plus 2 kilos par semaine. Ça va se poursuivre en avril. »

Un produit rare et luxueux

Marie Girard et Loïc Gaudoin consacrent tout leur temps libre à la culture des morilles. Ils travaillent tous les deux dans l’administratif. Ces hyperactifs voulaient se lancer dans une aventure familiale. « Nous avons eu envie de faire quelque chose pour la Creuse, de développer une marque de territoire, d’amener un produit rare et luxueux. »Loic Gaudoin et Marie Girard.

Originaire de Granville, en Normandie, Marie est « tombée amoureuse de la Creuse » depuis son arrivée en 2019. Son conjoint, Loïc, est de Vallière. Le couple a vécu à Rouen pendant une dizaine d’années avant de s’installer à côté de Guéret.

Son frère travaille dans la morille depuis dix ans

Les champignons sont une passion familiale. « Avec nos deux garçons, nous aimons aller nous balader en forêt pour chercher des cèpes, des girolles, des pieds-de-mouton », racontent-ils.

Le frère de Marie Girard travaille dans la culture de morilles depuis dix ans à Annecy. Il fournit les restaurants étoilés de Savoie et de Paris. « Nous avons eu la chance de bénéficier de son savoir-faire, explique la jeune cheffe d’entreprise. Nous avions des terres agricoles disponibles quand nous avons acheté la maison, ici à Saint-Laurent. »

Le couple utilise un système de serres breveté pour la culture des champignons. Constituées de voiles de maraîchage et d’arceaux, les structures souples s’inclinent « en fonction du poids de la pluie et de la force du vent ». Le mycélium de morille a été acheté à la société du frère de Marie. Il est conditionné dans des pots en terre appelés « pods », que l’on plante directement dans le sol.

La société de Marie Girard et Loïc Gaudoin, « Les morilles des Monts de Guéret », a été créée en septembre 2023. C’est pour eux une activité secondaire. La plantation du mycélium a démarré en octobre.

Un culture sans produits chimiques

La terre de Creuse se prête bien à cette culture. Le couple a juste mis du carbonate de calcium pour contrecarrer l’acidité du sol. Pour nourrir le mycélium et l’aider à se développer, du blé est apporté. « Tout ce qui est utilisé est bio », précise Marie Girard.Photo : Marie Girard

Pour le moment, le couple n’a pas demandé le label bio. Il a réussi à écouler sa marchandise très facilement. Deux restaurateurs l’ont suivi dès le début : Sébastien Proux de l’Auberge de la Vallée (Crozant) et Stéphane Nougier (Fursac). « Ils sont venus voir la culture. Ils n’en croyaient pas leurs yeux », se souviennent les cultivateurs.D’autres chefs se fournissent en morilles des Monts de Guéret : L’escale (La Saunière), Le Coq d’or (Chénérailles), Aux saveurs du terroir (Guéret)… « Nous commençons à avoir des appels de Limoges, du Cantal, se réjouissent-ils. On priorisera les restaurants creusois. » Vendus frais ou déshydratés, les champignons sont aussi proposés aux particuliers. Le prix est le même pour tous : 95 euros le kilo.

L’objectif : tripler la surface de production

Marie Girard et Loïc Gaudoin sont les seuls à cultiver des morilles en Creuse. Leur objectif est de se développer, en triplant leur surface de production. Ils passeront de 100 m2 à 300 m2 l’an prochain. « Il y a énormément de demande. Mais nous voulons rester dans une culture familiale. » nè Pratique. Les morilles des Monts de Guéret. Tél. 06.83.46.89.32. Page Facebook : Morilles des Monts de Guéret.

La culture des morilles est assez simpleElle se fait sur des mottes de terre, sous serre. « C’est surtout de la surveillance et du contrôle, précise Loïc Gaudoin. Il faut vérifier l’hygrométrie. On joue sur la température et l’air. Nous n’avons pas eu besoin de beaucoup arroser depuis le début. Il faut un taux d’humidité supérieur à 80 %. Cette serre nous permet de maintenir l’humidité. » L’hiver pluvieux a été parfait pour cette culture nouvelle en Creuse.

Catherine Perrot

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