Groupes de niveau à l'école : des enseignants en grève au collège Jules Ferry à Vichy
Des enseignants et des syndicats se sont rassemblés ce mardi 2 avril, devant le collège Jules Ferry à Vichy, pour exprimer leur désaccord avec la réforme du "Choc des savoirs". Cette mobilisation fait suite à l'annonce de la mise en place, dès la rentrée prochaine, de groupes de niveaux en mathématiques et en français dans les classes de 5ème et de 6ème.
Pourquoi devant ce collège ?Selon Sébastien Bouet, enseignant et représentant de la CGT Éducation Allier, cette réforme "implique un classement des élèves en catégories de faible, moyen et fort niveau, ce qui suscite des inquiétudes parmi les professeurs. "On nous demande de trier nos élèves, ce qui pose un problème dans un établissement qui accueille des élèves de milieux sociaux variés, du quartier défavorisé des Ailes aux classes moyennes de Charmeil".
C'est l'une des seules réforme, où les chefs d'établissements et les enseignants s'y opposent ensemble. "C'est une véritable usine à gaz finalement. Nous refusons de participer à ce processus d'orientation, car nous croyons que chaque élève devrait avoir la possibilité de suivre un cursus adapté à ses besoins individuels", ajoute Sébastien Bouet.
Entre inquiétudes et tensionsLa réforme rend également l'obtention du brevet obligatoire pour accéder au lycée, ce qui suscite beaucoup d'inquiétudes parmi le corps enseignant. "Où vont aller les élèves qui n'ont pas le brevet ? Vont-ils redoubler ? Arrêter ? Continuer en pro ? On ne sait pas...", témoigne Paul Batut, membre de la FSU.
Au sein du collège Jules Ferry, la suppression de divisions et de postes, notamment en SVT et en technologie, aggrave encore les tensions au sein de l'établissement.
Pour l'instant, aucune autre journée de mobilisation n'est prévue. "Aujourd'hui, on essaye de voir qui se mobilise et qui est réellement présent, pour à l'avenir mettre d'autre journée de grève en place", conclue Sébastien Bouet, le représentant de la CGT Éducation Allier.
Grève des enseignants ce mardi 2 avril dans toute la France : à quoi faut-il s'attendre ?
Dounia Lemmouchia