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Arnaud Rebotini est accusé d’agressions sexuelles par sept femmes

Selon une enquête menée par Mediapart, l’illustre producteur et DJ – compositeur, en autres, de la BO de “120 Battements par minute” – aurait agressé et harcelé sexuellement sept femmes, lesquelles témoignent auprès du média d’investigation.

Sept femmes et autant de témoignages glaçants. Selon une enquête menée par Mediapart, le DJ et producteur Arnaud Rebotini serait l’auteur d’une série d’agressions sexuelles, conjuguées à du harcèlement du même registre.

Le quotidien d’actualité numérique a ainsi interrogé les femmes qui se disent victimes du musicien de 54 ans, ainsi qu’une poignée de témoins qui confirment leurs dires. Son ancien manager, un tourneur et le directeur du booking de l’agence artistique Wart Music (qui orchestre ses tournées) ont eux aussi répondu aux sollicitations de Mediapart.

Contexte festif et rapport de domination

Les faits en question s’étaleraient sur une période de treize années – entre 2006 et 2019 – et présentent des similitudes. Même cadre, même environnement – à chaque fois, il est question de soirées d’après-concerts, souvent bien alcoolisées – et différence d’âge quasi systématique entre l’artiste et ses victimes présumées.

Parmi ces sept femmes, une réalisatrice-photographe, Nolwenn (dont le prénom a été modifié), qui raconte qu’Arnaud Rebotini l’aurait agressée alors qu’ils posaient ensemble dans une cabine photo. Selon elle, il a touché sa cuisse une première fois, avant de faire fi de son refus et de recommencer. Le message n’était peut-être pas assez clair puisque sa main s’est reposée à peu près au même endroit et est remontée le long de ma cuisse pour finir sur ma fesse, dans le short”, confie-t-elle. L’artiste, lui, objecte : Ce n’est pas un comportement que je pourrais avoir, même en étant saoul. Ou alors, je ne l’ai pas fait exprès.”

Pareil pour Enora, jeune femme ayant assisté à l’un de ses concerts, à qui il a offert une bouteille de vodka avant de la convier dans sa loge, puis à son hôtel. J’étais tellement ivre que j’aurais fait n’importe quoi”, se souvient-elle. C’est l’amie avec qui elle passait la soirée qui la sortira finalement du guet-apens et lui permettra de lui échapper à temps.

Arnaud Rebotini réfute les accusations

Face à chaque accusation, mêmes subterfuges : les femmes en question seraient consentantes, en pleine possession de leurs moyens et ses agissements dès lors justifiés. Pour autant, toutes font état d’un homme profitant de sa notoriété dans le milieu des musiques électroniques, pour justifier son comportement prédateur. Je l’ai vu à de multiples reprises utiliser sa position d’artiste, ce qui est courant dans le milieu, pour draguer des femmes jeunes. Je n’ai jamais assisté à un quelconque abus de personne en situation de faiblesse”, nuance toutefois un tourneur.

Auprès de Mediapart, le DJ et producteur conteste toute agression : “Pour moi un non, c’est un non. Je suis plutôt dans la séduction que dans le rapport sexuel.” “Oui, j’ai été un dragueur relou, à l’ancienne”, concède-t-il, bien qu’il ne pense pas avoir été un agresseur sexuel”. Et d’ajouter : “Si je me suis mal comporté et qu’elles ont subi un traumatisme, je m’en excuse. Ce sont des choses que je ne referai plus, je suis complètement passé à autre chose.” Pour le moment, aucune plainte n’a été déposée à son encontre.

30 ans de carrière musicale et un César en poche

Figure éminente de la scène électronique tricolore depuis près d’une trentaine d’années, Arnaud Rebotini a signé plusieurs BO – à commencer par celle du film de Robin Campillo, 120 Battements par minute, pour laquelle il a remporté le César de la meilleure musique originale en 2018. Plus récemment, l’artiste a collaboré avec la compositrice Jeanne Balibar et le groupe Feu! Chatterton pour leurs disques respectifs, dont il s’est chargé de la production. Il a même été sollicité par Radio France pour composer l’habillage sonore (jingles, tapis musicaux…) de France Info.

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