Renforts, limitation des fermetures... L'hôpital de Montluçon sur la voie de la guérison

Renforts, limitation des fermetures de services, arrivée de matériel plus performant… la politique conduite par la nouvelle direction de l’hôpital de Montluçon (Allier) semble porter ses fruits.

"La tendance à l’amélioration se confirme." Plus d’un an après leur installation, les nouveaux responsables du centre hospitalier de Montluçon/Néris-les-Bains se veulent confiants quant à l’avenir.

Non-certification, fermetures de services, départ du dernier pédiatre titulaire… L’état de santé de l’établissement reste fragile après ces épreuves, mais tend à s’améliorer depuis la mise en place d’une direction commune avec le centre hospitalier universitaire (CHU) de Clermont-Ferrand, en janvier 2023.

"Consolider les effectifs"

"Nous travaillons, ensemble, à consolider les effectifs", insiste David de Freitas, lors de la conférence de presse tenue vendredi aux côtés du maire et président du conseil de surveillance du centre hospitalier. Un travail qui doit se concrétiser avec l’arrivée de 24 praticiens associés, répartis dans différents services, après validation de leurs épreuves de vérification de connaissances ouvertes aux médecins hors Union européenne.

"C’est une très bonne nouvelle", poursuit le directeur délégué aux opérations et aux coopérations médicales de territoire au CHU et à l’hôpital. "Sept étaient en stage ici, et dix-sept ont fait le choix de Montluçon. C’est un signe positif."

Côté urgences, des renforts doivent aussi permettre de monter une "équipe plus fournie et stable" : neuf docteurs seniors (pour six équivalents temps plein), quatre praticiens associés, et des médecins partagés avec Clermont. "Nous avons recours à quelques intérimaires. Mais ce sont des professionnels reconnus, qui connaissent bien l’établissement", complète David de Freitas.

Montée en puissance

Cette montée en puissance se fait déjà sentir par l’absence de fermeture partielle récente. 

"Et pour les trois mois à venir, on peut dire avec certitude qu’il n’y en aura pas"

La pédiatrie doit aussi retrouver un fonctionnement plus normal grâce à trois médecins seniors, quatre praticiens associés et à nouveau des renforts du CHU clermontois. "Des médecins de haut niveau qui viennent régulièrement", souligne David de Freitas.

Ces renforts tombent d’autant bien que le nombre de patients augmente. Le centre hospitalier se rapproche de son niveau de séjours d’avant-Covid.

Hormis les interventions liées aux nouveau-nés et à l’obstétrique (moins 3,59 %, à mettre en perspective avec la baisse des naissances au niveau national), "l’ensemble des champs d’activité progresse", résume le Dr Marie-Laure Dubouchet. "Et cela continue, en ce début d’année nous sommes déjà très au-dessus des chiffres de 2023", complète la présidente de la commission médicale d’établissement.

Investissements

Cet afflux se traduit de façon plus critique aux urgences. (29.941 passages, en hausse de 7 %), qui doivent aussi faire face momentanément à la fermeture du cabinet médical situé à proximité. "Pour absorber l’activité supplémentaire, on a créé une filière courte, pour les patients qui arrivent debout", contextualise la responsable de la CME.

Malgré cette hausse des activités et donc des recettes, le déficit s’établit à 25 millions d’euros. Ce qui n’empêche pas de continuer d’investir, à hauteur d’1,5 million d’euros par an.

Il s’agit d’une priorité pour Patrice Beauvais. "Malgré les difficultés financières, c’est une tendance qu’on maintiendra", assure le directeur délégué.

Cette politique doit permettre la mise en activité, l’année prochaine, du Tep scan. Cet équipement unique dans l’Allier et entrant dans la prise en charge de cancers, estimé à 3,3 millions d’euros, doit participer à "montrer que Montluçon peut être un pôle d’excellence, qui doit être connu et valorisé".

Rénover l’équipement, un axe auquel croit Patrice Beauvais : "Cela participe aussi au fait d’attirer des praticiens".

Julien Pépinot