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Dans l'Allier, Eurofins, un laboratoire de pointe pour les cheptels

Dans l'Allier, Eurofins, un laboratoire de pointe pour les cheptels

Le laboratoire Eurofins Cœur de France, structure privée-publique, analyse, à Moulins (Allier), près de 700.000 échantillons par an. La santé animale représente un peu plus de la moitié de l’activité, devant les analyses de l’eau et la sécurité alimentaire.

Le laboratoire Eurofins Cœur de France, à Moulins, a connu, ces dernières années, une certaine croissance. Fort d'une activité diversifiée et de 82 salariés aujourd’hui (ils étaient 56 en 2015), il analyse plusieurs centaines de milliers d’échantillons par an. Il s’agit d’une structure privée-publique issue de la reprise des activités d’IPL (Institut Pasteur de Lille) par Eurofins en 2011. Le partenariat entre le Département de l’Allier et Eurofins a pris la forme, en 2013, d’une Société d’économie mixte : le Département en possède 51 %, Eurofins, 49 %.Enrofins est un groupe français de biotechnologies, fondé à Nantes en 1987 : avec un chiffre d’affaires annuel de plus de 6.5 milliards d’euros en 2023, 62.000 employés dans 900 laboratoires et 62 pays, c’est aujourd’hui l’un des leaders mondiaux dans le domaine des services analytiques auprès des entreprises privées et organismes publics des secteurs de la pharmacie, de l’alimentation et de l’environnement.

Salle d’autopsie

La santé animale est l'activité principale du site.  Photo Corentin GaraultÀ Moulins, le laboratoire dans des locaux qui appartiennent au Département, boulevard de Nomazy, opère dans trois secteurs industriels : santé animale (microbiologie, biologie moléculaire (PCR), sérologie, parasitologie, diagnostic des ESST bovins, ovins et caprins), analyses environnementales de l’eau et du risque de légionelle (par exemple dans des vestiaires), et sécurité alimentaire (grâce aux tests microbiologiques (matières premières, aliments, eaux et environnement et à la détection des virus (hépatite et norovirus, responsable des gastro-entérites).

Caroline Pagneux, la directrice générale du site à Moulins. Photo Corentin Garault Le laboratoire Eurofins Coeur de France peut analyser 96 échantillons à la fois. Un gage de rapidité et une méthologie qui s'est avérée précieuse pendant le Covid. Photo Corentin Garault "Nous sommes un des deux laboratoires Eurofins de France à être spécialisé dans la santé animale. Elle représente un peu plus de la moitié de notre activité soit 560.000 tests. La prophylaxie des bovins, à elle seule, c'est 300.000 tests", explique Caroline Pagneux, vétérinaire et directrice du laboratoire depuis 2019.

 "Nous travaillons avec le Groupement de défense sanitaire du cheptel bourbonnais, pour délivrer des qualifications aux éleveurs". D’autres animaux passent entre les mains des experts : volailles, faune sauvage. "Nous disposons d’une salle d’autopsie, pour tous types d’animaux, girafes, sangliers, merles… "

Le laboratoire Eurofins Coeur de France comprend un laboratoire P3, hautement sécurité, avec double sas d'entrée, habillage à l'intérieur, double obligatoire... Photo Corentin Garault La structure dispose de plusieurs laboratoires, dont un de catégorie P3, confiné, avec digicode, double sas d’entrée, douche obligatoire… Dans lequel sont analysés des micro-organismes pouvant provoquer une maladie grave chez l’homme.Le laboratoire intervient dans l’Allier, et dans neuf départements : Nièvre, Cher, Saône-et-Loire, Puy-de-Dôme, Corrèze, Rhône, Loire, Yonne et Indre.

Analyse de l'eau par des chimistes. Photo Corentin Garault

 

Une équipe de 82 salariés

Quatre-vingt-deux salariés, dont trois mis à disposition par le Département : vétérinaires, microbiologistes, docteurs en biologie moléculaire, chimistes, préleveurs d’échantillons, mais aussi métiers du commerce et aides techniques.Pendant la crise sanitaire, le laboratoire a mis à profit sa capacité à traiter un grand nombre d’échantillons sur un temps très court, pour mener des tests Covid. "On avait recruté quinze personnes pour ce surplus d’activité, on a mis en place des astreintes de nuit… Cela nous a permis d’améliorer, encore, nos méthodes de travail. Il y avait une vraie émulation scientifique, avec la recherche constante de nouveaux variants".Caroline Pagneux, directrice générale du site. Photo Corentin Garault

Analyses environnementales pour des chantiers, des industriels

Les analyses de l’eau concernent l’hygiène hospitalière, mais pas seulement : "Nous intervenons aussi sur des chantiers, comme sur celui de l’A79. Eiffage a fait appel à nous, pour étudier l’impact éventuel des travaux sur les différents points d’eau à proximité, en amont et en aval du chantier. Et nous analysons des rejets d’usine". 

Echantillons de surfaces (couteaux, plans de travail etc.) et d'alimentation humaine collectes dans une grande surface. Photo Corentin Garault

Echantillons de surfaces (couteaux, plans de travail etc.) et d'alimentation humaine collectés dans une grande surfac. Photo Corentin GaraultEn matière alimentaire, le laboratoire intervient pour les cantines scolaires, les établissements de santé, les Ehpad, les abattoirs et tous les professionnels de l’alimentation, comme les restaurateurs, les supermarchés. "On fait même des contrôles sur les surfaces de préparation, et on propose des formations et la réalisation d’audits HACCP [analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise]".

Échantillons de Chine, États-Unis…

Le laboratoire Eurofins Coeur de France compte quatre bâtiments, à Moulins. Photo Corentin Garault La recherche des norovirus, le laboratoire a été le premier à être accrédité en France sur cette méthode par le Cofrac (Comité français d’accréditation). "On reçoit des échantillons de fruits et de fruits de mer de Chine, des États-Unis... Bref, du monde entier. On est intervenus sur les huîtres françaises contaminées au norovirus, fin 2023".Le maintien des compétences des équipes permet de détecter l’émergence ou la réémergence de nouveaux virus : ainsi, "en 2015, la Fièvre catarrhale ovine a été détectée suite à un animal dépisté ici". Il est aussi un des labos spécialisés en France dans la détection de la maladie de la vache folle, ou ESB, réapparue en 2001. "Cette maladie représente encore chez nous une grosse volumétrie, en raison de l’usine d’équarrissage de Bayet".Le laboratoire investit chaque année dans de nouveaux outils. Photo Corentin Garault Pour rester à la pointe de la technologie, le laboratoire investit 250.000 € par an. Et cherche à innover constamment, notamment pour optimiser les méthodes, accueille régulièrement des doctorants. "Ces deux dernières années, nous avons travaillé sur l’amélioration de notre gestion des déchets, car nous en produisons beaucoup, mais aussi le recyclage des équipements de protection individuels, la maîtrise des énergies. Notre consommation est importante, avec les chambres froides, les surgélateurs, nos 90 ordinateurs… " La sécurisation informatique était aussi un des chantiers de 2023, pour mieux encore protéger les données. 

En chiffresEchantillons de surfaces (couteaux, plans de travail etc.) et d'alimentation humaine sont analysés. Photo Corentin Garault 6,4 millions de chiffres d’affaires en 2023 et 688.000 échantillons analysés82 emplois, dont 70% de femmes 3.000 m2 de surface totale, dans quatre bâtiments250.000 € investis par an dans de nouveaux outils de travail

Ariane Bouhours

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