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Le Comité des martyrs de Tulle au LMB

Le Comité des martyrs de Tulle au LMB

Felletin. LMB devoir de mémoire pendus de Tulle.

Gilles Chavant, responsable éducatif du Comité des martyrs de Tulle et Danielle Delord, la sœur d’un pendu du 9 juin 1944, sont intervenus au LMB de Felletin devant trois classes pendant deux bonnes heures. Jean-Martial Picard, le frère du témoin, était âgé de 20 ans lorsqu’il fut exécuté, l’âge des élèves. Sébastien Perret, le proviseur, et des enseignants étaient également présents. Cette intervention s’inscrit dans le cadre d’un projet éducatif incluant la visite du site d’Oradour.

Un témoignage poignant

Gilles Chavant, ancien professeur d’histoire au collège Clémenceau et fils de Résistant, a situé la terrible journée du 9 juin 1944, trois jours après le débarquement en Normandie. Les 7 et 8 juin, les FTP attaquèrent les Allemands tuant 35 soldats mais l’arrivée à Tulle de la 2 e  division SS Das Reich devait contraindre les Résistants à abandonner la ville. La Das Reich enclencha une vengeance qui aboutit à 99 pendaisons (*). Parmi les victimes figurait le frère de Danielle Delord. Comme l’a noté Gilles Chavant, l’histoire de Tulle de l’époque est compliquée, marquée par des rivalités entre les Résistants (5.000 Résistants en Corrèze dont 1.000 à Tulle, face à 2.000 Allemands), qui préfèrent harceler l’ennemi plutôt que d’engager une bataille frontale.

La journée du 9 juin 1944 a marqué à tout jamais l’histoire de Tulle mais aussi de la France, même si elle est moins connue que d’autres. Comme l’a indiqué le témoin, toutes les familles de la ville l’ont en mémoire et ont leurs propres anecdotes. Ainsi, Danielle Delord, alors bébé de 6 mois, fut installée dans un landeau par sa sœur âgée de 21 ans, le matin du 9 juin, sur le coup de 10 heures, pour aller chercher du lait chez sa tante qui avait une ferme à la sortie de Tulle. En dépit des soldats postés tous les 50 mètres afin de sécuriser l’itinéraire en direction de Limoges (et donc d’Oradour), les deux sœurs avancèrent sous la menace des fusils et finirent, la peur au ventre pour l’aînée, d’arriver à destination.

« Une journée épouvantable marquée par le silence et la douleur. Ma sœur et moi, nous avons toujours été extraordinairement unies. Ma mère n’a pas eu le courage d’aller reconnaître le corps de mon frère, c’est ma sœur qui est allée. Mon père avait réussi à quitter Tulle avant l’arrivée des SS ».

À 80 ans, Danielle Delord se rend régulièrement dans les établissements scolaires. Son témoignage est bien évidemment essentiel. À Felletin, elle a répondu aux nombreuses questions des élèves. 

(*) D’autres furent déportés à Dachau où 101 trouvèrent la mort. Le bilan du drame de Tulle porte sur 218 civils.

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