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L'ancienne usine de chaussures Argueyrolles, à Brive, cherche des traces de son passé pour entrer au musée Labenche

L'ancienne usine de chaussures Argueyrolles, à Brive, cherche des traces de son passé pour entrer au musée Labenche

Bénédicte Charnassé et Maryse Chabanier lancent un appel à la population pour récupérer objets, documents et témoignages afin d’enrichir un fonds dédié à cette ancienne usine de chaussures briviste.

C’est un lieu discret de la rue de Balzac. Un petit immeuble dont les murs gardent les secrets d’un pan de l’histoire industrielle de Brive : celle de l’usine Argueyrolles. On y fabriquait toutes sortes de chaussures entre 1918 et 1981, année de son déménagement vers la zone de Beauregard. La production s’est ensuite éteinte en 2001.

Création d’un fonds Argueyrolles

Bénédicte Charnassé, architecte à Bordeaux, a acheté cet immeuble, qui abritait les bureaux de l’entreprise, en 2020 pour le rénover et en faire quatre logements aujourd’hui occupés. Mais cette aventure va beaucoup plus loin qu’une simple réhabilitation. « Dès la signature de la vente, j’ai tout de suite compris qu’il y avait des choses à raconter », se souvient Bénédicte Charnassé.

Visite guidée de cette ancienne usine de chaussures de Brive (Corrèze) transformée en logements

Pour rénover ce bien dans l’esprit de l’époque, l’architecte se plonge dans l’histoire des lieux. En ligne, elle rencontre Maryse Chabanier, collectionneuse de cartes postales anciennes et passionnée d’Histoire. Toutes deux vont faire équipe pour explorer ce qu’a été cette usine par le passé et récupérer une dizaine d’objets d’époque. « Nous avons des paires de chaussures, notamment des rangers, des factures, des documents, une blouse de travail avec le nom de l’entreprise dessus… », énumère-t-elle.Après les rangers militaires, Argueyrolles a voulu se diversifier en fabriquant des chausses de golf, haut de gamme.

Passage devant une commission le 18 juin

Et pour préserver au mieux ce patrimoine industriel briviste, le duo a décidé d’en faire don au musée Labenche afin de créer un fonds Argueyrolles. « Tout cela a été proposé au musée et a été reçu avec un grand intérêt par Laudine Michelin, responsable du pôle collection et des expositions. » Mais avant d’intégrer un musée, il faut que tous ces objets soient présentés à la commission scientifique régionale d’acquisition. Elle se tiendra le 18 juin pour constituer le fonds Argueyrolles.

« Un fonds que nous souhaitons alimenter et enrichir en lançant un appel à la population. Si vous pouvez apporter un témoignage, si vous avez des objets, des photos, des documents, même si cela peut vous sembler insignifiant, vous pouvez nous contacter »

Les dons pourront évidemment intégrer le fonds après le 18 juin. Anciennes factures, carnets, tableaux de service, boîtes de cirage, outils… Tous les éléments se rapportant à cette ancienne production les intéressent. « Il y a probablement des Brivistes qui ont des choses chez eux. À ses plus belles heures, cette usine a fait travailler, directement ou indirectement, plus d’une centaine de personnes. »

Des boîtes de cirage étaient également produites par cette usine Argueyrolles.À l’affût sur Internet

Elles savent toutefois qu’une part de cette histoire a aussi été éparpillée un peu partout dans le monde. « Des brocanteurs et antiquaires sont venus se servir avant la vente. On sait que le tampon Argueyrolles a été vendu à un Russe, que des tabourets de type industriel sont partis en Chine… » Bénédicte Charnassé est à l’affût sur Internet pour les retrouver en écumant des sites comme E-Bay ou encore Le Bon Coin.

Comment un buste signé Rodin a été découvert dans les réserves du musée Labenche à Brive ?

Dans l’idéal, elles aimeraient qu’une exposition permanente du musée Labenche mette en valeur le fonds Argueyrolles. Elles attendent beaucoup de cet appel à la population pour que les murs de ce petit immeuble discret livrent encore une partie de leurs secrets.

Pour alimenter le fonds ArgueyrollesVous pouvez contacter Bénédicte Charnassé et Maryse Chabanier par mail : benedicte.charnasse@gmail.com et mchabanier@gmail.com. Une conférence sur l’histoire de cette usine de chaussures sera donnée le 11 mai au musée Labenche. Une autre occasion de les rencontrer.

Emilie Auffret

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