Les Etats-Unis "n’ont pas mené de frappes" en Irak, assure le Pentagone
La tension reste élevée au Moyen-Orient. Dans la nuit de vendredi 19 à samedi 20 avril, une base militaire irakienne du centre du pays a subi une "explosion", faisant au moins un mort. Les Etats-Unis nient toute implication. Citant "un rapport du commandement de la défense aérienne" et l’inspection des radars, la cellule média des forces de sécurité irakienne assure qu'"il n’y avait pas de drone ou d’avion de combat dans l’espace aérien de la province de Babylone avant ou pendant l’explosion".
Les infos à retenir
⇒ En Irak, une "explosion" sur une base militaire fait au moins une victime
⇒ L’Iran minimise la riposte imputée à Israël
⇒ Liban : Macron s’investit à nouveau dans la crise et pour "prévenir" l’escalade avec Israël
L’Iran minimise la riposte imputée à Israël
Téhéran a minimisé ce samedi l’attaque de la veille imputée à Israël dans le centre de l’Iran, affirmant qu’il n’y aurait pas de représailles, les deux parties semblant s’éloigner d’une escalade à l’heure où la guerre à Gaza ne connaît aucun répit. Dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a relativisé l’attaque qui s’est déroulée vendredi à l’aube dans le centre du pays.
"Ce qu’il s’est passé la nuit dernière n’était pas une attaque. Il s’agissait de deux ou trois drones quadrirotor, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran", a-t-il ironisé, ajoutant que "tant qu’il n’y aura pas de nouvelle aventure (offensive militaire, NDLR) au nom du régime israélien contre les intérêts de l’Iran, nous ne répliquerons pas".
Irak : un mort dans une base militaire
Un "bombardement", selon le terme initialement employé, a fait un mort et huit blessés dans la nuit de vendredi à samedi sur une base militaire en Irak abritant des troupes de l’armée et d’anciens paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi, ont rapporté des sources de sécurité dans un contexte régional déjà explosif.
Interrogés par l’AFP, un responsable militaire et un autre du ministère de l’Intérieur n’étaient pas en mesure, dans un premier temps, d’identifier les responsables de ce bombardement aérien ayant visé la base de Calso, dans la province de Babylone (centre), ni de dire s’il s’agissait d’une frappe de drone. "Les Etats-Unis n’ont pas mené de frappes aériennes en Irak aujourd’hui", a réagi le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) sur X, peu après cette annonce.
We are aware of reports claiming that the United States conducted airstrikes in Iraq today. Those reports are not true. The United States has not conducted air strikes in Iraq today.
— U.S. Central Command (@CENTCOM) April 20, 2024
Citant "un rapport du commandement de la défense aérienne" et l’inspection des radars, la cellule média des forces de sécurité irakienne a assuré ce samedi qu'"il n’y avait pas de drone ou d’avion de combat dans l’espace aérien de la province de Babylone avant ou pendant l’explosion".
Appels à la retenue après une attaque en Iran imputée à Israël
La communauté internationale appelle à la retenue après une attaque de représailles contre l’Iran attribuée à Israël, dans un contexte d’escalade au Moyen-Orient depuis la guerre dévastatrice à Gaza où les frappes se poursuivent ce samedi 20 avril. Après une journée de haute tension vendredi dans la région, les frappes aériennes continuent dans différents secteurs de la bande de Gaza. Hier, avant l’aube, des explosions ont été entendues près d’une base militaire dans la région d’Ispahan dans le centre de l’Iran. Mais les autorités iraniennes ont minimisé l’impact des explosions et n’ont pas accusé directement Israël, qui ne les a pas revendiquées.
Des médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains, ont affirmé qu’il s’agissait d’une opération israélienne menée en riposte à une attaque iranienne inédite aux drones et aux missiles contre Israël le 13 avril. Israël a juré de faire payer à l’Iran, son ennemi juré, le prix de son attaque. Un haut responsable auprès du Congrès américain, qui n’a pas souhaité être nommé, a confirmé à l’AFP une attaque israélienne en Iran.
Liban : Macron s’investit à nouveau dans la crise et pour "prévenir" l’escalade avec Israël
Emmanuel Macron s’est à nouveau impliqué personnellement dans la crise libanaise, vendredi, en s’engageant à tout faire "pour prévenir la montée des violences entre le Liban et Israël", et en exhortant les responsables du pays à résoudre "enfin" la crise institutionnelle.
Signe de cet investissement, le président français a multiplié les contacts : il a reçu à l’Elysée le Premier ministre libanais Najib Mikati, mais aussi le commandant en chef de l’armée libanaise, Joseph Aoun. Ce dernier a par ailleurs participé à une réunion à Paris avec ses homologues français et italien, dont les pays sont parmi les principaux contributeurs de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). L’armée joue un rôle crucial dans la préservation de la stabilité du Liban. Le général Aoun a de bonnes relations avec la plupart des partis et est parfois cité comme une solution à la crise politique qui secoue le pays.
Frappes israéliennes sur une position militaire dans le sud de la Syrie
Des frappes israéliennes ont visé vendredi à l’aube une position militaire dans le sud de la Syrie, ont indiqué le ministère de la Défense syrien et une ONG, au moment où Israël lançait une attaque contre l’Iran selon des médias américains. "Vers 02 h 55 (heures locales), l’ennemi israélien a mené une agression à l’aide de missiles […] ciblant nos sites de défense aérienne dans la région sud", a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué, ajoutant que la frappe avait causé des dégâts "matériels".
De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état "de frappes israéliennes ayant visé une position de radar de l’armée syrienne dans la province de Deraa, qui avait détecté l’entrée d’avions israéliens dans l’espace aérien syrien". Le directeur de cette ONG, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, Rami Abdel Rahmane, a ajouté que les frappes étaient intervenues "au moment où l’aviation israélienne survolait intensivement la région de Deraa", sans que les défenses aériennes syriennes entrent en action.
L’Iran dénonce un veto américain "irresponsable" à la candidature palestinienne à l'ONU
L’Iran a qualifié vendredi d'"irresponsable" et de "non constructif" le vote des Etats-Unis bloquant la candidature palestinienne à l’adhésion à part entière à l'ONU. Douze pays ont voté jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d’un projet de résolution recommandant l’adhésion palestinienne à part entière à l'ONU. Les Etats-Unis, le principal allié d’Israël, ont mis leur veto à cette demande tandis que la Grande-Bretagne et la Suisse se sont abstenues.
Le vote de Washington "a révélé le caractère frauduleux de la politique étrangère américaine et sa position isolée", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, le qualifiant d'"irresponsable" et de "non constructif". La République islamique d’Iran, qui ne reconnaît pas Israël, a fait du soutien à la cause palestinienne une pièce maîtresse de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.