Quatre étudiants du lycée agricole de Neuvic restaurent deux cerbes à Pérols-sur-Vézère
Aimé, Lucas, Mathis et Quentin sont étudiants en BTS Gestion et Protection de la Nature au lycée Henri-Queuille de Neuvic. Dans le cadre de leur projet tutoré, ils se sont attelés à un chantier discret en apparence, mais d’importance patrimoniale et environnementale.
Leur mission, confiée par le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine (CEN NA), consistait à restaurer de petites pièces d’eau bâties, appelées cerbes ou serves, vestiges du petit patrimoine bâti local. Parallèlement à ces travaux, ils ont entrepris des recherches historiques sur ces mares bâties qui jalonnaient jadis le territoire, avant d’être progressivement laissées à l’abandon.
Dissimulées par la végétation et les sédiments accumulés, les travaux étaient considérables : il leur a fallu près de quatre journées pour redonner vie à deux cerbes. Et la vie, c’est aussi leur intérêt !
Si elles ont perdu leurs usages passés (irrigation des prés, abreuvement du bétail, lavage du linge, rouissage du chanvre…), elles peuvent néanmoins abriter une diversité floristique et faunistique exceptionnelle : tritons, grenouilles, salamandres ou libellules, menacés faute de milieux favorables.
Des travaux et des recherchesUne cerbe est une pièce d'eau bâtie importante pour la biodiversité et les usages agricoles. Les travaux de recherches historiques ont suscité l’intérêt de plusieurs habitants du village de Barsanges, sur la commune de Pérols-sur-Vézère. Certains ont mis à disposition des archives personnelles, d’autres ont pu leur raconter les cerbes qu’ils ont connues lorsqu’elles étaient en fonction.
Pour mettre en valeur leur travail de restauration, une présentation s’est déroulée le 4 avril en présence des acteurs locaux, collectivités, associations, éleveurs…, sous l’œil attentif de leur professeure, Véronique Bestautte. Cet exercice a permis de placer les étudiants en situation et de mettre en évidence l’intérêt de concilier la restauration du petit patrimoine et la biodiversité.
L’objectif était également de faire prendre conscience qu’il est encore temps d’agir pour entreprendre la restauration de cette multitude d’ouvrages disséminés sur le plateau de Millevaches, et plus généralement en Corrèze !
Blandine Hutin-Mercier