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Une autre Histoire de France à travers 225 femmes pionnières ou inspirantes

Elles écrivent ton nom égalité est le titre du nouveau livre de Martine Brunswig. Déléguée aux droits des femmes d’Auvergne jusqu’en 2012, présidente du Centre d’information au droit des femmes du Puy-de-Dôme jusqu’en 2017, la Clermontoise poursuit son travail de transmission des valeurs républicaine au travers des parcours de 225 femmes pionnières ou inspirantes dans leur domaine d’activité.

Quelle est votre ambition avec ce nouveau livre ?

Je voulais que les jeunes filles d’aujourd’hui trouvent des modèles de femmes.

Comment comptez-vous les toucher ?

En sensibilisant les encadrants, les enseignants. J’ai voulu ce livre comme un support pour des conférences gratuites. Pour moi, il s’agit avant tout de rendre visible des faits, des parcours pour qu’ils éclairent autrement le présent, aident à lutter contre les inégalités.

Une étude a montré que sur 87 livres utilisés dans l’Éducation nationale, il y a seulement 6 % d’occurrences de nom de femmes. Comment voulez-vous que les jeunes filles s’identifient ? Qu’elles osent aller dans des métiers a priori masculins, qu’elles osent faire valoir leurs droits ?

C’est pour cela que votre livre est très… volumineux ?

600 pages, oui. J’y tenais. Je ne voulais pas le scinder, car, pour la première fois, ces parcours de femmes sont repositionnés dans l’Histoire. Dans chacun des domaines, le sport, les arts, les sciences...  Mais j’ai eu des difficultés à trouver un éditeur.

Les éditions Maïa, à Paris, ont finalement accepté. Comment les avez-vous convaincus ?

J’ai défendu mon point de vue sur cette façon systémique par thématique sur l’égalité femmes-hommes en 12 chapitres. Mais surtout, ils ont été convaincus par l’intérêt soulevé par ce travail.

Racontez-nous ?

En fait, l’éditeur ne s’engage qu’après une sorte de test sur une plateforme. Il faut réunir une somme forfaitaire façon crowdfunding et lui s’engage ensuite sur un tirage de 500 exemplaires. J’ai réuni cette somme en cinq jours quand d’autres mettent des mois. Ils ont été très surpris !

Et maintenant ?

Le livre est disponible et je commence les conférences. Trois m’ont été réservées, dont une publique à Royat le 25 avril, à l’invitation des Amis de l’Humanité.

600 pages en quelques minutes, comment faire ?

Cela va être compliqué, oui (sourire). Mais c’est aussi le principe du livre. On peut piocher, c’est un outil. Tout est ordonné en chapitres. J’aborde différents sujets comme le matrimoine et ensuite, je donne en référence des exemples de ces femmes, j’explique ce qu’elles ont fait, comment on les a, pour les trois quarts, oubliées. Qui se souvient de Madeleine Pelletier, première psychiatre ?

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Elles sont de toutes les générations ?

Tout à fait. Jusqu’aux plus récentes. Marthe Gautier, découvreuse de la trisomie 21, Zahia Ziouani, cheffe d’orchestre qui a fondé Divertimento contre les préjugés, Françoise Demulder, lauréate du World press photo ou Eushan Palcy, réalisatrice en lutte contre les préjugés césarisée et oscarisée…

Certaines sont auvergnates ou passées par l’Auvergne ?

Oui. Joséphine Bachellery pour l’instruction des filles au XIXe siècle à Hélène Vialatte, intendante d’usine chez Michelin ou Sylviane Agacinski à l’Académie française.

Votre livre est très incarné…

Elles ont valeur d’exemple. Expliquer que Claudie Haigneré s’est dit un jour “pourquoi pas moi”, c’est montrer qu’il faut oser, se donner les moyens, se former… pour y arriver.

C’est toujours lutter contre les préjugés ?

Oui. 

« Elles écrivent ton nom égalité », Martine Brunswig, édition Maïa, 600 pages, 40 €. Les Amis de l’Huma proposent une conférence ouverte à tous, jeudi 25 avril, à 20 heures, à la Salle Georges-Conchon, espace multimédia, rue Léo-Lagrange, à Clermont-Ferrand.

Cécile Bergougnoux

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