Deux Creusois sélectionnés pour le marathon amateur des Jeux Olympiques s'attendent à vivre une course unique

Deux Creusois aux parcours sportifs diamétralement opposés ont été sélectionnés afin de participer au « Marathon Pour Tous » le 10 août prochain le même jour que l’épreuve olympique. Pour chacun, ce départ sera celui d’une course unique.

Ils ne se connaissent pas mais ont pour point commun d’avoir été sélectionnés pour la même course, le « Marathon Pour Tous » des Jeux Olympiques de Paris. Une agréable surprise. C’est ainsi que Charly Pradeau décrit ce moment durant lequel il a appris sa sélection parmi les 40.048 participants au « Marathon Pour Tous », une course dédiée aux amateurs qui se tiendra le même jour que celle olympique le 10 août prochain, et sur le même parcours. S’il a été tiré au sort pour la course de 10 km et non le 42,195 km, qu’importe, le Creusois a hâte de vivre ce moment unique. « Unique de par son cadre mais le fait de vivre les Jeux Olympiques de l’intérieur, c’est un évènement qui arrive sûrement qu’une seule fois dans une vie », se réjouit celui qui, depuis son plus jeune âge est fan de football.

À l’annonce de sa sélection en début d’année 2024, la Guérétoise Alexandra Vachon était tout aussi ravie, non sans concéder une certaine appréhension. « J’étais vraiment contente mais j’avais un peu peur car je n’ai jamais couru de marathon. » Un défi de taille pour cette trentenaire à qui on a diagnostiqué une malformation trachéo-pulmonaire en 2010. « Concrètement, je respire comme une vieille locomotive qui crache de la fumée. »

Une passion progressive pour la course à pied

Chacun pour des raisons différentes, les deux Creusois ont découvert la course à pied sur le tard. En frappant pour la première fois le ballon rond sur le terrain de Bénévent-l’Abbaye d’où il est originaire, Charly Pradeau ne s’est jamais éloigné de sa passion, une fois adulte. Pendant près de sept années, il a suivi l’équipe professionnelle de football de l’EA Guingamp en tant que masseur kinésithérapeute.  « J’étais de chaque déplacement avec les joueurs donc j’avais un peu moins de temps pour pratiquer le football de mon côté. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me mettre à la course à pied, en 2018 », raconte le sportif creusois.

Je cours tout le temps avec mes écouteurs pour ne pas écouter mon souffle.

Quant à Alexandra Vachon, elle se met à courir l’année où on lui diagnostique sa malformation qui l’empêche de respirer normalement. Comme un pied de nez à la fatalité qui pourrait être associée à une telle annonce. « Il fallait prendre une revanche sur la vie, ne pas pleurer sur son sort », raconte celle qui ne sait pas comment va évoluer son handicap.

Alors qu’elle ne peut courir que quelques minutes à ses débuts, Charly Pradeau, lui, court des distances de plus en plus longues. Sa dernière course en date, l’Eco Trail de Paris et ses 80 kilomètres. Alexandra Vachon n’a jamais couru plus de 21 km. L’un se prépare à sa prochaine compétition, les Gendarmes et les Voleurs à Ambazac au mois de mai prochain tandis que l’autre n’a jamais pris le départ d’une course par peur de se confronter aux autres.  « D’ailleurs je cours tout le temps avec mes écouteurs pour ne pas écouter mon souffle », confie la Guérétoise qui s’entraîne au moins trois fois par semaine.

Tous deux iront à Paris sans aucun objectif chronométrique. « Je n’ai pas la prétention d’y aller pour faire une performance, expose le kinésithérapeute. J’y vais vraiment pour profiter d’un événement festif auquel je n’avais vraiment pas prévu de participer. »

Alexandra Vachon, tout aussi heureuse de cette opportunité veut profiter au maximum de l’instant. « Et essayer d’être moins complexée lorsque je cours. » Si elle enlèvera ses écouteurs?? S’y astreindre sera sans doute difficile, mais elle y songe fortement. Ainsi, elle pourrait profiter des nombreuses animations proposées par le « Marathon Pour Tous. »

Une course festive…

Tout au long de la course, dans chaque ville traversée, de nombreux groupes de musique et leurs mélodies variées accompagneront le peloton des coureurs au gré des kilomètres et des di?icultés du parcours. « Ce sera vraiment l’occasion d’allier le plaisir avec le sport, se réjouit Charly Pradeau. Ça permet aussi de sensibiliser au sport santé, c’est une bonne chose. » En outre, des athlètes et des personnalités prendront place dans chaque vague de départ, aux côtés des participants, pour animer l’échau?ement et créer une vraie ferveur jusqu’à la ligne d’arrivée.

…et historique

Un événement festif certes mais qui veut aussi mettre en lumière un moment spécifique de l’Histoire de France. Le parcours du marathon olympique emprunte les traces de celui de la marche des femmes sur Versailles lors de la Révolution. Le 5 octobre 1789, près de 7.000 femmes, rejointes par des hommes, avaient traversé Paris pour se rendre à Versailles afin de ramener le roi et sa famille aux Tuileries. C’est à l’issue de cette marche que le roi avait fini par accepter de ratifier la déclaration Universelle des droits de l’Homme et du Citoyen. « Ça va être un événement historique », s’impatiente Charly Pradeau.

Alexandra Vachon, à sa manière, s’attend elle aussi, à vivre un moment unique : celui de sa propre histoire d’une revanche sur la vie.

 

Vincent Faure