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La rivière Senouire est-elle toujours polluée ? Deux lycéennes de Brioude ont enquêté

La rivière Senouire est-elle toujours polluée ? Deux lycéennes de Brioude ont enquêté

Alexia Coelho et Olivia Martin Garcia ont participé, en binôme, aux Olympiades de biologie organisées par l’académie de Clermont-Ferrand. Les deux camarades, lycéennes à Lafayette, à Brioude (Haute-Loire) ont œuvré sur la pollution de la Senouire. De longs mois de travail récompensés par une belle troisième place et de l’expérience engrangée avant de passer leur baccalauréat.

La pollution survenue en 2021 sur la Senouire a-t-elle toujours un impact sur la biodiversité de la rivière ? Voilà la question que se sont posée Alexia Coelho et Olivia Martin Garcia, deux lycéennes en classe de terminale à Lafayette, option Sciences de la Vie et de la Terre.

Ces deux camarades de classe, qui se connaissent depuis la 6e, ont planché sur cette problématique dans le cadre des Olympiades de biologie. Elles ne se voyaient pas y participer en mode solo alors, quand l’une d’entre elles a levé la main pour exprimer son désir, l’autre a suivi. Un deuxième groupe s’est positionné, « mais on était plus motivées qu’eux alors ils nous ont laissé la place ».

Kayak et pêche se rejoignent sur la Senouire

« On a mis de l’eau dans des sacs de congélation qu’on a mis au congélateur »Pour trouver leur sujet, il leur a fallu de la réflexion. L’une pratique le kayak, l’autre aime la pêche. Elles se rejoignent sur l’eau. Trop vaste, il faut être plus précis. « Je vis en face de la Senouire et je me suis demandée si on avait des nouvelles concernant la pollution », explique Alexia. Coup de chance pour elles, en menant leurs recherches, elles découvrent que « la pêche était autorisée de nouveau cette année ». Le timing est parfait !

Elles se lancent en octobre dans leurs premiers prélèvements.

On est parti en kayak de la Bageasse jusqu’à l’embouchure de la Senouire, se souvient Olivia. C’était vraiment freestyle ! On a mis de l’eau dans des sacs de congélation qu’on a mis au congélateur !

Les analyses ne donnent rien. Les deux copines ont encore du travail. « On est retourné sur la Senouire en décembre. Là, on savait quoi faire et comment », note Alexia qui se rappelle bien des « 5°C ». Leur professeur et la laborantine leur ont filé un coup de main et du matériel. Alexia se rend au salon de la pêche et échange avec la Fédération de pêche de Haute-Loire.

Une vidéo à monter

En parallèle, elles prennent connaissance du rendu : une vidéo de cinq minutes. « C’est quand même très court pour parler d’un sujet abouti de A à Z », reconnaissent-elles. Malgré cette « contrainte », elles donnent tout. « On a fait des vidéos sur place, des plans, des prises de son… On voulait quelque chose de dynamique. » Comme elles sont « perfectionnistes toutes les deux », les deux lycéennes s’arrachent les cheveux, font et refont le montage jusqu’à arriver à un résultat satisfaisant.

Des élèves de la cité scolaire Lafayette, à Brioude, écrivent la synthèse de leurs cours sur le mur de la classe

Elles débarquent à Clermont avec leur professeur « sans pression », mais avec un objectif : « le podium ». « On était sept groupes et on a vu qu’ils étaient stressés. Nous, on est arrivées sereines. Ce sont les autres groupes qui nous ont stressés », sourit Alexia. « On connaissait notre sujet », complète Olivia. Les lycéennes découvrent le jury et là… « On est arrivé devant des personnes avec plus de 20 ans d’études alors que nous, on a bac-1, plaisantent-elles. Et il y avait une spécialiste de notre sujet. Elle nous a posé des questions pointues. » Malgré tout, elles tentent de répondre avec leurs connaissances pour arriver à une conclusion :

Aujourd’hui, la rivière n’est plus polluée car on a trouvé des espèces non polluo-tolérantes.

Troisième place

Finalement, les Brivadoises terminent à une « belle troisième place ». Si elles se sont fait chambrer gentiment par leurs camarades quelques jours plus tard, le bilan est plus que positif. « Cette expérience nous a permis de déstresser par rapport au bac, de tout dédramatiser. » Elles sont « fières de notre parcours, de notre travail. Ça montre que peu importe si l’on est en public ou privé, on peut y arriver. »

L’aventure a été belle, mais elle s’arrête ici. L’an prochain, Olivia et Alexia espèrent entrer en médecine. En attendant, elles poursuivent leurs engagements au lycée, entre éco-délégués, Conseil de la vie lycéenne ou conseil de discipline. À n’en pas douter, elles iront loin.

Maryne Le Goff

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