Quelles sont les missions des six gendarmes affectés en Creuse à la nouvelle Brigade mobile ?

200 nouvelles brigades de gendarmerie viennent d’être créées en France. En Creuse, une unité mobile a pris ses fonctions le 1er mars dernier. Elle intervient prioritairement dans 28 communes isolées du sud du département. Sa mission principale est de renouer le contact avec la population.

Ce mercredi après-midi, l’adjudant Cathelinaud et la gendarme Valmori viennent se présenter à la mairie de Saint-Pardoux-Morterolles. Deux élus sont là pour les accueillir. Autour d’un café, ils expliquent les missions de la nouvelle Brigade territoriale mobile de la Marche (BTM).

« Nous sommes axés sur la présence sur la voie publique, indiquent les deux gendarmes. Nous ne serons pas dans notre unité, mais dehors, en contact avec les gens, les élus, les entreprises, les commerçants, les agriculteurs. »

Des gendarmes toujours dehors

La nouvelle brigade est basée à la caserne Bongeot à Guéret. Mais elle est amenée à se déplacer tous les jours, essentiellement dans le sud du département. Vingt-huit communes ont été identifiées comme prioritaires. « Ça part de Saint-Christophe et ça va jusqu’à Gentioux- Faux-la-Montagne, puis ça remonte jusqu’à Saint-Goussaud, détaille Adrien Cathelinaud, l’adjoint de cette unité mobile. Ce sont des communes éloignées des brigades, des petites communes où il n’y a pas énormément de délinquance. Au fil des ans, il y a eu moins de contacts avec la gendarmerie. Notre rôle est de reprendre contact avec la population.  »

Bientôt six militaires

Les militaires sont pour le moment quatre à être affectés à la Brigade territoriale mobile de la Marche. Ils seront six en septembre. La nouvelle équipe travaille en complémentarité avec les unités territoriales déjà présentes sur le terrain. « Pour les plaintes, il faudra aller à Royère comme d’habitude ? » demande le 1er adjoint de Saint-Pardoux-Morterolles (210 habitants). « Oui, nous ne sommes pas là pour les remplacer », répond l’adjudant Cathelinaud.

Premier contact avec les élus de la commune de Saint-Pardoux-Morterolles

La brigade mobile peut se rendre au domicile de personnes âgées ou dans l’incapacité de se déplacer, pour prendre des plaintes. Elle dispose aussi d’un camion aménagé où toutes les formalités peuvent être réalisées. Des permanences pourront également être organisées dans les mairies. « Il n’y aura pas de jour en particulier, c’est à la demande des communes », précisent les gendarmes.

Atteintes à l’environnement

La deuxième mission de la nouvelle unité est la protection de l’environnement. Le champ d’application est large : lutte contre les dépôts sauvages de déchets, pollution, coupes de bois illégales… La santé publique fait également partie de ses domaines de compétence (maltraitance animale, braconnage). Les gendarmes ont reçu une formation spécifique pour cette thématique environnementale.

« Nous travaillons avec l’OFB (Office français de la biodiversité), l’ONF (Office national des forêts) et la Dreal, détaille l’adjoint de la brigade. Ce sont eux les véritables techniciens. Nous sommes complémentaires. Nous pouvons travailler en co-saisine avec eux pour des dossiers techniques. » Les gendarmes interviennent aussi avec les fédérations de pêche et de chasse, par exemple pour des contrôles.

Avant de partir de la mairie de Saint-Pardoux-Morterolles, les militaires laissent une adresse mail qui permettra de les joindre facilement. « Il y aura bientôt un numéro de portable dédié », indique Aubane Valmori. Des flyers pour expliquer les missions de la brigade seront prochainement distribués aux mairies et à la population.

Dépôt sauvage de déchets

Le duo poursuit son après-midi en se rendant à la sortie de Bourganeuf. Lors d’une patrouille, l’adjudant Cathelinaud a repéré un site de dépôt sauvage de déchets au bord de la route de Limoges.

Les militaires prennent des photos. Épave de tractopelle toute rouillée, amoncellement de pneus, véhicules et caravanes abandonnés… Cela ressemble à une décharge. Un cadenas bloque l’accès au terrain. Les constatations se font donc derrière le grillage.  « Ça a l’air d’être un ancien garage à l’abandon, lance l’adjudant. Nous allons vérifier au niveau du cadastre. Nous allons aussi contacter la mairie pour voir à qui ça appartient. »

Une enquête préliminaire pourrait être ouverte pour atteintes à l’environnement (abandon d’épave, gestion irrégulière de déchets). « S’il y a des batteries ou des fluides, il peut y avoir des déversements. Ça pose des problèmes au niveau sol. Il peut aussi y avoir des nuisibles. Nous allons gratter ces éléments », ajoute-t-il. Le propriétaire sera sans doute convoqué à la gendarmerie. La formation à l’environnement des gendarmes de la nouvelle brigade va se poursuivre dans les mois à venir.

Voiture, fourgon et vélosLa Brigade territoriale mobile de la Marche (six gendarmes) est équipée de plusieurs véhicules : un Scénic, un fourgon aménagé (auparavant appelé Gendtruck et armé par des réservistes), une voiture électrique et deux vélos électriques pour aller dans les chemins. Ces derniers seront par exemple utilisés autour du lac de Vassivière, où les militaires seront régulièrement présents.

Catherine Perrot

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