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La « ligne asphyxiée » fait débat

Le Septième Art affichait complet, samedi soir, avec la présence de près de 200 personnes venues assister au ciné-débat autour de la diffusion du long-métrage documentaire réalisé par l’association La compagnie internationale du train, D’Aurillac à Bort-les-Orgues, la ligne asphyxiée . Construite de 1888 à 1893, puis fermée en 1994, la ligne des houillères faisait partie intégrante d’une grande radiale entre Bourges et Miécaze via Montluçon, Eygurande, Merlines et Bort.

Une ligne unique, tant pour le talent des hommes ayant œuvré à sa construction, que pour son tracé, ses ouvrages d’art, mais aussi pour son tragique destin.

Les commentaires à l’issue de la projection n’ont pas tari d’éloges sur la qualité technique du film, mais également sur la masse d’informations recueillies. Pour beaucoup de spectateurs, le film a fait naître beaucoup de tristesse, de souvenirs, mais également de l’étonnement face à la découverte de certains éléments. L’une des conséquences immédiates du barrage fut la fermeture de la liaison ferroviaire directe avec Clermont-Ferrand et Paris. Son rôle était important, car elle permettait de désenclaver Bort et de faciliter les échanges économiques.

Promesse non tenue

Les mines de charbon de Champagnac, qui étaient encore florissantes, connurent une fermeture anticipée devant la difficulté d’écouler leur production. Cette situation n’aurait pourtant pas dû se prolonger, car la promesse avait été faite de rouvrir la ligne de chemin de fer en réalisant une liaison entre Bort et la ligne Bordeaux-Clermont.

Un tunnel, dont la pente moyenne était de 2,1 %, devait joindre Bort (440 m d’altitude) à La Fourcherie (580 m), hameau situé à un km au nord de Sarroux. Puis la voie devait se prolonger par Margerides, pour rejoindre la ligne Clermont-Bordeaux, près d’Ussel.

Les travaux démarrèrent en 1950 à Vioux et se poursuivirent jusqu’au 3 septembre 1955. 1,5 km sur les 6,4 km prévus avait été réalisés lorsqu’ils cessèrent.

Dans le même temps, au pied du barrage de Bort, à hauteur de "Bellevue", le départ du tunnel avait commencé à être creusé sur quelques centaines de mètres. Plusieurs motifs d’abandon furent mis en avant : gouffre financier et promiscuité entre l’assise du barrage et le tunnel côté Bort. L’arrêt des travaux de percement du tunnel fut très mal perçu par la population locale.

Les sommes considérables engagées pour une opération devenue inutile ne se justifiaient plus, d’autant que l’opinion publique « assurait que les responsables politiques n’avaient jamais eu l’intention de rouvrir la ligne et que le chantier n’avait été ouvert que pour désamorcer le mécontentement des habitants ». 

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