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Chili : le gouvernement veut attirer les investisseurs européens dans la tech

Lemoci 

En déplacement à Paris pour une réunion ministérielle de l’OCDE sur les politiques en matière de nouvelles technologies, Asién Etcheverry, la ministre chilienne des Sciences, de la technologie, de la connaissance et de l’innovation a profité de l’occasion pour présenter à la presse les opportunités de la tech chilienne pour les entreprises européennes.  

« Le Chili est un pays lointain sur le plan géographique, mais pas dans le domaine du digital », affirme Aisén Etcheverry. Le Chili se positionne en effet comme le hub technologique d’Amérique latine grâce à des investissements qui ont conduit le pays à proposer le 4e réseau Internet haut-débit le plus rapide du monde et un réseau 5G couvrant 90 % du territoire. En outre, la construction du câble sous-marin Humboldt entre le Chili et l’Australie via la Polynésie française, doit débuter en 2025.

Un secteur en particulier a su attirer de grandes entreprises asiatiques et américaines, celui des data centers grâce à une politique énergétique axée sur les énergies renouvelables. Aujourd’hui, les deux tiers de l’électricité produites le sont grâce aux ENR, un secteur qui compte nombre d’investisseurs étrangers dont Engie, dans le désert d’Atacama. « Nous devrions passer à une électricité produite à 100 % à partir d’énergies renouvelables d’ici quelques années », estime la ministre qui déplore que parmi les grandes entreprises ayant installé des datas centers dans le pays, ne figure aucun nom européen.

Des opportunités dans les data centers et l’IA

De fait, depuis 2016, la tech chilienne, qu’il s’agisse de data centers ou d’éditeurs de logiciels, a su séduire de grandes entreprises américaines et asiatiques comme Google, Microsoft, AWS, Oracle, Starlink, Digital Reality, Huawey ou encore Equifax, Globant, Citi et Softserve. Côté français, OVH a déjà été approché, sans donner suite, et Aisén Etcheverry doit profiter de son passage à Paris pour rencontrer des entreprises de la tech française.

Le Chili, où a été lancé cette année le premier PhD en intelligence artificielle, souhaite également attirer des investisseurs européens dans ce domaine en plein essor. « Nous souhaitons prendre avantage de l’intelligence artificielle dans trois secteurs prioritaires, à savoir l’agriculture, la construction et le transport, et attirer des entreprises étrangères », précise Aisén Etcheverry.

Désireux de diversifier son portefeuille d’investisseurs, le Chili met en avant une économie ouverte et un éventail d’incitations à l’investissement : exonération de la TVA pour les exportations de services, exemption d’impôts pour les importations d’équipements dans le cadre d’investissements supérieurs à 5 millions de dollars, encouragement fiscal à la formation, jusqu’à 52 % de réduction de l’impôt sur les sociétés pour les projets de R&D ou encore des crédits préférentiels garantis par l’Etat.

Signe de la volonté du gouvernement chilien de faire de la tech un levier de croissance en attirant les IDE, le ministère transversal d’Aisén Etcheverry a intégré l’an dernier avec sept autres ministres le « cabinet pour la croissance économique » formé par le président Gabriel Brodic et dont l’objectif est de faire décoller le PIB du pays qui stagne aujourd’hui autour de 2%.

Sophie Creusillet

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