World News in French

Envie de découvrir la littérature australienne ? On vous présente Murray Bail !

Comment dire au mieux toute une existence ? Par fragments. Par une grande voix de la littérature australienne.

C’est un délicat tissage d’éclats de vie qui couvrent une existence entière, depuis les plus petits détails anodins retrouvés dans un coin de la mémoire jusqu’aux moments marquants – départs, deuils, événements internationaux.

Le romancier australien Murray Bail a choisi une forme fragmentaire et non chronologique pour raconter son parcours. Au fil des paragraphes parfois très brefs et sans lien apparent, l’auteur semble chercher un fil conducteur, une explication à la façon dont il s’est construit. Il n’a pas adopté une narration en “je” mais en “il”, instaurant une distance qui lui permet de s’observer de l’extérieur, et sans complaisance. 

Émancipation

C’est sans aucun doute dans les images issues de son enfance à Adélaïde que naissent les plus intéressants passages de ce livre. Quelques phrases comme suspendues : “Le figuier du jardin, à droite de la porte de derrière”, mais aussi l’évocation des adultes qui l’entouraient dans une ville où, dit-il, il ne se souvient pas avoir vu une seule fois un ou une aborigène. Murray Bail est né en 1941, et sa mémoire est marquée par l’ambiance d’après-guerre, l’évolution de la société australienne dans les années 1950 et 1960. Alors que dans son enfance “la nation entière offrait le même visage, peau sèche et yeux plissés”, il note peu à peu la transformation des modes de vies et des habitudes de consommation, l’émancipation vis-à-vis de l’Angleterre. La construction d’une identité  –  et d’une littérature –  australienne. 

Lui, de Murray Bail. Traduit de l’anglais (Australie) par France Camus-Pichon(Actes sud), 192 p.,  21,50 €. En librairie.

Читайте на 123ru.net