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Guillaume Lacroix (PRG) en Limousin : « La concurrence des normes, ce n’est pas possible »

Guillaume Lacroix (PRG) en Limousin : « La concurrence des normes, ce n’est pas possible »

Le candidat du PRG Guillaume Lacroix aux Européennes était en Haute-Vienne et en Creuse, ce lundi, pour défendre une vision critique, mais proeuropéenne de l'UE. « La concurrence des normes, ce n’est pas possible », assure-t-il.

Guillaume Lacroix voulait vivre « sa journée chiraquienne » et le candidat du PRG aux élections européennes n’a pas été déçu. Après Oradour-sur-Glane le matin, la tête de veau le midi, la tête de liste a visité la coopérative Limdor, l’après-midi, où il a beaucoup été question de pommes. Mais surtout des pépins qu’engendre la construction européenne telle qu’elle va.

« On a été les premiers à ne plus utiliser de néonicotinoïdes, trois ans avant que ça soit interdit en France, détaille Jean-Luc Soury, directeur de la structure, mais ils ne l’ont pas supprimé, en Italie, en Espagne ou en Pologne. On n’accepte pas ses importations. On ne va pas nous obliger à consommer ce qu’on nous interdit de produire. Je voudrais votre position là-dessus. »

« Je ne viens pas vous vendre du rêve »

Cela tombe bien, Guillaume Lacroix a fait de « l’harmonisation des normes der production » un de ces chevaux de bataille pour la campagne des européennes.

Le sujet est sensible. « Vous avez devant vous des gens qui sont allés à Rungis ou chez Andros renverser des palox de pommes importées », rappelle le dirigeant. « Et on le refera », ajoute Jean-François, un pomiculteur.

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— Guillaume Lacroix (@Lacroix_PRG) April 23, 2024

 

« Si on ne peut pas empêcher les importations, il va de soi qu’il faut que la vente soit interdite », souligne le candidat. « Marc Fesneau est d’accord là-dessus, mais rien ne se passe », regrette Jean-Luc Soury.

La scène est un classique des campagnes électorales : le face-à-face avec « les vraies gens » et Guillaume Lacroix s’exécute en mettant en avant sa différence.

« Je ne viens pas vous vendre du rêve, souligne-t-il. Il n’y a rien dans mon projet qui n’est pas faisable. » Sa liste est « la seule », dit-il, à proposer « une Europe à deux vitesses », pour que ceux qui le veulent puissent aller plus vite sur « l’harmonisation sociale, fiscale et environnementale » qu’il défend.

« La concurrence des normes, ce n’est pas possible »

Mais face à cet Européen convaincu qui refuse d’être un « eurobéat », le scepticisme s’incarne en la personne de Michel. « Depuis 92, l’agriculture vit dans une dictature », glisse-t-il, en référence à Maastricht et à la liberté de circulation des marchandises. « Vous n’aimez pas beaucoup l’Europe », s’amuse le candidat.

« Ça devrait être le jeu des politiques de réguler tout ça », lui répond son interlocuteur. « Sur ça, vous avez raison », reconnaît Guillaume Lacroix.

Indépendance

Pour la construction européenne, cette campagne a des airs de saut dans l’inconnu. Les progrès de l’extrême-droite populiste et la division de la gauche sur le sujet laissent peu de place à un discours à la fois critique et proeuropéen.

« Je crois que ma campagne répond à quelques chose, explique-t-il. La phrase que j’entends le plus, c’est “Vous allez m’aider”. Pourquoi ? Parce que certains ne veulent plus de la politique toute à droite du Gouvernement et que les autres ne veulent pas d’un PS dans la lignée de LFI. » 

« Ça aurait été plus simple pour moi de me vendre sur une liste, explique-t-il. J’ai appelé Raphaël Glucksmann et Olivier Faure pour faire une liste d’union. Mais Olivier Faure a refusé. »

Localement, cette indépendance, sur des terres où le radicalisme a longtemps eu sa place, trouve un écho chez certains élus locaux. L’ancien député Pierre Venteau a participé à la venue de Guillaume Lacroix sur ses terres électorales et la réunion publique organisée, ce lundi soir, à Guéret, a contribué à mettre à l’honneur Éric Corréia, président de l’agglo et présent sur la liste.

 

— Guillaume Lacroix (@Lacroix_PRG) April 22, 2024

 

« Notre liste est ancrée dans les territoires », se félicite l’élu creusois. « La seule liste de centre-gauche, c’est le PRG, reprend Jérémy Eldid, président du parti pour la Haute-Vienne et élu à Limoges. On est aussi la seule liste à ne pas avoir fait le rêve d’avoir Jean-Luc Mélenchon premier ministre. »

L’ombre de Glucksmann

Loin des divisions de la Nupes, la liste de Guillaume Lacroix qui rassemble « sept organisations » veut contribuer à sortir la sociale-démocratie de sa torpeur. La tâche, dans l’ombre « médiatique » de Raphaël Glucksmann, est « difficile ». Mais lors de sa visite chez Limdor, Guillaume Lacroix n’a pas manqué de plaisanter au sujet d’une photo d’Emmanuel Macron avec Jean-Luc Soury. « Je vois que vous avez une photo de mon prédécesseur », s’est-il amusé.

L’appétit vient en mangeant… Des pommes ?

Sébastien Dubois

Photos : Stéphane Lefèvre

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