World News in French

Une "situation inédite" de recrudescence des cas de dengue importés en France inquiète à l'approche des JO

Une

Près de 1.700 cas importés de dengue - un nombre record - ont été recensés en France métropolitaine depuis début 2024. À moins de trois des Jeux olympiques, les autorités évoquent une situation "inédite" et appellent à la vigilance.

“On est face à une situation inédite”. Grégory Emery, directeur général de la Santé, et Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, ont tiré la sonnette d'alarme lors d'un point-presse, ce mardi 23 avril 2024. 1.679 cas de dengue ont été importés en France métropolitaine depuis le 1er janvier 2024, contre 131 sur la même période en 2023.  

Ces cas importés concernent des personnes ayant voyagé dans les régions du monde, notamment les Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique), où circule, de manière endémique, ce virus transmis par les moustiques tigres. "On a actuellement environ 200 cas par semaine aux Antilles et on craint une recrudescence, car la saison de pluie va reprendre”, poursuit Grégory Emery, pour qui "chacun a un rôle à jouer" pour éviter la prolifération de la dengue à moins de trois mois des Jeux olympiques. 

La région des Amériques touchée comme jamais

"Ce que nous observons dans l'Hexagone est un miroir de ce qui se passe aux Antilles, et plus largement dans la zone Amérique latine et Caraïbes", où la dengue circule depuis le début de l'année "à des niveaux jamais atteints", commente la directrice générale de Santé publique France, Caroline Semaille.

L’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et les Caraïbes subissent en 2024 leur "pire" épidémie de dengue, a déclaré, jeudi 28 mars, Jarbas Barbosa, le directeur de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), branche régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). À la date du mardi 26 mars, plus de 3,5 millions de cas avaient été recensés dans la région. “C'est trois fois plus de cas en 2024 qu'en 2023 et plus de cinq fois la moyenne des cinq dernières années”, précise Grégory Emery.

Les autorités sanitaires redoutent que les prochains Jeux olympiques favorisent la propagation de l'épidémie. Comme "le nombre significatif de cas importés pourrait entraîner la mise en place dans l'Hexagone de chaînes de transmission autochtones", le directeur général de la Santé a appelé à "être vigilant et à adopter les bons gestes pour limiter la prolifération du moustique tigre".

Éliminer les eaux stagnantes

“Le premier geste, c'est éliminer les eaux stagnantes propices au développement des moustiques. Il faut soulever les pots de fleurs et éliminer les détritus, insiste Grégory Emery. Quand vous voyagez dans les zones à risque, en Martinique, Guadeloupe et Guyane, il faut aussi se protéger contre les piqûres des moustiques pour éviter de ramener la maladie en métropole."

La dengue est due à un virus transmis par la piqûre du moustique tigre et touche indifféremment les nourrissons, les jeunes enfants et les adultes. Il n’existe pas de transmission directe de personne à personne. Au 1er janvier 2024, le moustique tigre est présent sur une grande partie du territoire métropolitain, dans 78 départements sur 96.Les symptômes de la dengue sont le plus souvent de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) et se manifestent dans les 3 à 14 jours (4 à 7 jours en moyenne) suivant la piqûre par un moustique tigre porteur. Son traitement est avant tout symptomatique, notamment contre la douleur et la fièvre. L’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués du fait du risque hémorragique.

Nicolas Faucon

Читайте на 123ru.net