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La chronique politique de Chloé Morin : "La gauche est capable de peser lorsqu'elle ne se perd pas en compromissions"

La chronique politique de Chloé Morin :

Un dimanche sur deux, Chloé Morin pose, en alternance, avec Jean-Michel Aphatie, son regard de politologue sur l'actualité, pour les lecteurs de Centre France.

Serions-nous à l’aube d’un renversement des rapports de force à gauche ?Ces derniers jours, les élus de la France insoumise ont une fois de plus démontré leur propension à appeler à l’insurrection à tout moment et pour tout sujet. Nous avons donc lu sur les réseaux l’appel de Rima Hassan au « soulèvement », et les envolées lyriques d’Aymeric Caron, planté devant un Sciences Po bloqué, mégaphone à la main.Et si les électeurs de gauche finissaient (enfin) par en avoir marre ?

Les sondages d’intentions de vote pour les élections européennes démontrent que loin de capitaliser sur la stratégie du chaos permanent, celle qui dominait jusqu’ici largement la gauche se retrouve en queue de peloton.

Les Écologistes les devancent de très peu à 8 %, mais le candidat Place publique/Parti socialiste Raphaël Glucksmann obtiendrait un score de 14 %, selon le sondage rolling Ifop-LCI-Le Figaro-Sud Radio. Il talonne ainsi la candidate de la majorité Valérie Hayer, à 16,5 %.

Des électeurs de Macron et Mélenchon séduits

Cette course de petits chevaux n’intéresse par définition que les commentateurs politiques, mais les conséquences à long terme d’un jeu renversé à gauche ne devraient pas être sous estimées. Car Raphaël Glucksmann est en train de faire la démonstration que lorsqu’elle n’est pas soumise à l’extrême gauche, lorsqu’elle ne se perd pas en compromissions sur l’essentiel, la gauche dite « de gouvernement » est capable de peser, y compris en séduisant des ex-électeurs de Macron d’une part, et de Mélenchon d’autre part.

Cette gauche-là parviendra-t-elle à transformer l’essai en 2027 ? Rien n’est certain. D’abord, parce qu’elle manque cruellement de figures nationales de premier plan, capables de peser.

Laurent Berger et la nostalgie

Laurent Berger fut un temps la coqueluche de cette gauche, avant de refuser tout engagement politique, et son apparition cette semaine dans l’émission C à vous a suscité une forme de nostalgie.

Ensuite, la rupture avec LFI n’est pas une option unanime au Parti socialiste et chez les Écologistes.

Nombre d’élus PS montrent d’ailleurs une porosité importante avec les idées les plus radicales de leurs alliés des législatives 2022.

Or, tant qu’il n’y aura pas de direction claire et fortement soutenue au PS, rien ne sera possible. Il n’a échappé à personne que François Hollande était désormais l’un des hommes politiques préférés des Français… 

Chloé Morin

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