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L'ancien ingénieur de la "Manu" à Tulle donne la râpe à farcidures qu'il a lui-même fabriquée

L'ancien ingénieur de la

Ancien ingénieur de la Manufacture d’armes de Tulle, Jean-Raymond Beysserie a fabriqué, comme beaucoup d’autres ouvriers à l'époque, sa propre râpe à farcidures. Quelque part, un objet du patrimoine qu’il donne aujourd’hui. Avis aux amateurs !

Bien sûr, il existe dans le commerce toutes sortes de robots ménagers pour couper, tailler, émincer, râper… Mais aucune grande marque d’électroménager ne commercialise la râpe à farcidures. Et pour cause ! Le marché est peut-être un peu trop restreint au pays tullois… Mais il est des familles qui conservent quelques trésors. Des ustensiles sur-mesure. Confection maison ! Jean-Raymond Beysserie fait partie de ces familles-là. Dans son garage, le Tulliste de 93 printemps, possède une râpe à farcidures, sortie tout droit de l’ancienne Manufacture d’armes. Construite de ses mains.

« Ah, elle en a râpé des kilos de pommes de terre ! »

« Ah, elle en a râpé des kilos de pommes de terre ! », explique celui qui fut durant plus de 40 ans ingénieur divisionnaire à s’occuper de tous les bâtiments à la MAT.

Il est à la retraite depuis 1991. « C’est moi qui ai fait les plans et j’ai fait usiner les pièces en alu par les gars », explique Jean-Raymond rentré à l’école d’apprentissage à 17 ans avant de suivre des études d’ingénieur à Paris. Et de retrouver sa Corrèze natale. « Ma femme était viscéralement attachée à Tulle et à sa famille, elle a voulu rentrer », glisse-t-il.

« La partie qui râpe, elle est à l’intérieur », montre le nonagénaire. Une râpe qu’il fallait démonter pour pouvoir la nettoyer explique Jean-Raymond. Mais si cet engin, relativement lourd, est une petite révolution, c’est parce qu’il est artisanal, certes, mais aussi électrique. Branché sur secteur « avec un moteur de machine à laver récupéré ».

Réalisée avec un moteur de machines à laver.Pas sûr que la machine démarre aujourd’hui. Voilà quarante ans qu’elle n’a pas tourné. « C’est ma belle-mère qui faisait les farcidures mais elle est décédée et je n’en fais plus », explique le nonagénaire. Son épouse Suzanne, aujourd’hui décédée, ne les faisait pas mais « quand ça la prenait, elle disait “maman, tu peux nous faire les farcidures” et on montait les manger chez elle ! C’était du boulot. Il fallait les peler. La belle-mère faisait tout le travail et nous, on mettait les pieds sous la table », sourit Jean-Raymond.

"J'adore ça !"

Lui n’en fait plus mais cela ne l’empêche pas d’en manger. « J’adore ça. J’en achète sur le marché. J’en mange avec plaisir avec du salé et de l’andouille ».

Sa râpe maison a bien aidé à la confection de ce plat typique.

C’est vrai qu’elle râpait plus fin que les râpes à main donc les boules étaient plus dures à serrer mais on les mettait à égoutter dans un torchon et on essorait bien.

Aujourd’hui, Jean-Raymond confie se faire des millasous de temps à autre. « Avec une salade, c’est bon. Mais il me faut trois ou quatre pommes de terre alors je râpe à la main », sourit-il.

Jean-Raymond Beysserie avoue que ces produits sortis de l’usine étaient courants à la Manu. Il sait que plusieurs râpes y ont été usinées sans pouvoir dire combien exactement. Mais lui n’a jamais donné les plans de sa création. « Si on me les avait demandés, je ne les aurais pas donnés », affirme-t-il. Secret-défense. Don de la râpe. Jean-Raymond Beysserie a apporté sa râpe au nouveau musée des patrimoines de Tulle pour compléter les perruques, ces réalisations hors production réglementaire effectuées avec l’aval de la hiérarchie. L’engin n’a pas intéressé. À deux doigts de l’amener à la déchetterie, son propriétaire, prêt à la donner, cherche preneur. Avis aux amateurs d’objets du patrimoine tulliste !

Laetitia Soulier

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