World News in French

Des opérations "place nette XXL" pourraient être de nouveau mises en place dans le Puy-de-Dôme : "Une première étape de la réappropriation de l’espace public"

Du côté de l’autorité judiciaire, on se félicite d’avoir pu obtenir ce renfort humain de poids dans la lutte incessante contre le trafic de drogues, notamment sur les points de deal de Clermont-Ferrand, entre fin mars et début avril, durant trois semaines consécutives."Nous appelions cette opération de nos vœux, compte tenu de la situation de la métropole de Clermont-Ferrand, avec des quartiers bien connus, mais également des points de deal en centre-ville et des secteurs qui étaient repérés comme 'insecures' ", déclare Dominique Puechmaille, procureure de la république de Clermont-Ferrand. Tout en soulignant que d’autres villes du département avaient également besoin d’en bénéficier : "Notamment sur Thiers où l’on avait eu des affaires (des épisodes de coups de feu en septembre et octobre 2023, NDLR) qui montraient qu’il était important d’avoir des opérations d’envergure. Et puis aussi Issoire, même si là-bas, c’est un peu plus discret, mais où nous avons toutefois des dossiers qui reviennent régulièrement en correctionnelle."

"On va continuer de taper encore et encore"

Parmi les 86 gardes à vue liées directement au trafic de drogues, 38 mis en cause sont des mineurs. Un chiffre qui vient refléter l’une des préoccupations majeures des autorités judiciaires avec des guetteurs et des "petits dealers", les "charbonneurs", qui sont en première ligne sur les points de deal. "Ils sont les premiers maillons", déplore la procureure. Il s’agit souvent de mineurs extérieurs au département du Puy-de-Dôme, recrutés sur les réseaux sociaux. "Là, on a fait du retour à l’envoyeur avec une prise en charge immédiate par les juges des enfants de leurs départements d’origine".Concernant les majeurs interpellés, au nombre d’une cinquantaine durant l’opération, à l’issue de leurs gardes à vue, ils ont été soit directement jugés en comparution immédiate, soit placés sous contrôle judiciaire en vue de leur convocation ultérieure devant le tribunal correctionnel. Dans le cadre de leurs contrôles judiciaires, les suspects ont eu systématiquement interdiction de paraître dans le secteur des quartiers et les points de deal où ils ont été interpellés. Une mesure extrêmement importante, rappelle Dominique Peuchmaille, car "cela a facilité la tâche des services de police. Cette opération nous a permis de faire un repérage d’un panel d’individus, au-delà ce ceux que l’on connaissait préalablement". Ce sont des informations qui ont été récoltées et des dossiers déjà en cours qui ont pu progresser.

Car ce renfort de moyens a également permis l’aboutissement plus rapide qu’à la normale d’affaires judiciaires en cours. "Nous avons pu mettre en place des phases d’interpellations sur cette période, cela donc été assez productif."Enfin, de grosses saisies de drogues et d’argent ont été effectuées. "L’avantage de cette opération, c’est qu’elle ne porte pas seulement sur les personnes mais également sur les recherches de produits et d’armes en saisies sèches. C’est un énorme investissement de tous les services."Pour autant, le travail est loin d’être achevé. "C’est la première étape de la réappropriation de l’espace public, qui va se poursuivre, car il est absolument inadmissible que le trafic de stups soit comme il est, visible avec une appropriation de territoires."Avec le souhait qu’une telle opération soit renouvelée et pérennisée. "Dans quelque temps, nous demanderons à nouveau du renfort de façon à que ce type d’opérations d’envergure s’inscrive dans le paysage de la lutte contre le trafic de stupéfiants sur Clermont", espère la procureure Puechmaille.Une demande de l’autorité judiciaire approuvée par le représentant de l’État, Joël Mathurin. "Cela se renouvellera systématiquement, on va continuer de taper encore et encore", prévient le préfet Joël Mathurin. 

En chiffres

Entre 1.000 et 1.500

Le nombre de personnels des forces de l’ordre mobilisés, chaque semaine, pendant les trois semaines qu’a duré l’opération "place nette XXL".

332

Le nombre d’interpellations effectuées durant les trois semaines de l’opération "place nette XXL". À noter que ce chiffre donné par la préfecture est un chiffre "global" et qu'il ne dénombre pas seulement les infractions à la législation sur les stupéfiants.

102

Le nombre de gardes à vue entre le 28 mars et le 17 avril, dont 86 ont porté sur l’infraction à la législation sur les stupéfiants.

38

Parmi les 86 gardes à vue liées aux stupéfiants, 38 mis en cause étaient mineurs, 48 majeurs.

28

Suite aux gardes à vue des 48 majeurs, 38 ont fait l’objet d’un déferrement devant le parquet de Clermont-Ferrand. Ensuite, direction une comparution immédiate ou alors un placement sous contrôle judiciaire en vue d’une convocation ultérieure devant le tribunal correctionnel.

172.958 €

La somme saisie durant les trois semaines de l’opération.

52,8 kg

Il s’agit de la saisie de résine de cannabis, à ajouter aux 2,7 kg de cocaïne et des quantités de drogues de synthèse également découverts.

Julien Moreau

Читайте на 123ru.net