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Des consultations médicales en distanciel : le Pôle santé Chantalouette à Montluçon a reçu ses premiers patients

Des consultations médicales en distanciel : le Pôle santé Chantalouette à Montluçon a reçu ses premiers patients

Face à l’impossibilité pour certains de trouver un médecin dans le bassin de Montluçon (Allier), le Pôle santé Chantalouette ouvert par un infirmier offre une alternative : la télémédecine.

Dans le département de l’Allier, près de 10 % des patients n’ont pas de médecin traitant. Ce chiffre avancé en 2023 par Julien Carpentier, conseiller départemental délégué à la santé, illustre les difficultés de soins que peuvent rencontrer à tout moment les Bourbonnais.

Pour combattre les effets néfastes du désert médical qui gagne, chaque année, un peu plus de terrain, certains professionnels ont décidé de se retrousser les manches. C’est le cas de Gérard Gravier. Cet infirmier proche de la retraite a acheté un bâtiment appartenant à Montluçon Habitat situé rue Aristide-Briand à Montluçon pour y installer un Pôle santé. Sa principale caractéristique : l’utilisation de la télémédecine.

Une solution alternative

"Le principe est très simple", assure Gérard Gravier. Le patient est d’abord examiné par une infirmière qui vérifie les constantes. Une fois ces examens effectués, le médecin, via un écran, peut alors donner ses instructions au personnel médical présent sur place afin de prodiguer les soins nécessaires. Une version moderne de la médecine comme un passage obligé.

Il faut savoir qu’en France seulement 9 % des médecins en formation se destinent à la médecine généraliste. Il faut donc trouver des solutions et prendre le bon virage.

 

Gérard Gravier, le porteur du projet, dans une salle d'examen du Pôle santé  

"Ce pôle, c’est la possibilité pour celles et ceux qui sont sans médecin dans le bassin montluçonnais de bénéficier de soins et d’un accompagnement de la part de professionnels de la santé", se félicite Frédéric Laporte, maire de Montluçon, qui voit d’un très bon œil la mise en route de cette structure.

Mais il a fallu être patient pour voir le projet se concrétiser. Annoncée pour le 1er novembre, l’ouverture du Pôle Chantalouette n’est effective que depuis début mars. La faute à des retards techniques, explique Gérard Gravier, qui préfère désormais penser aux patients en souffrance qui se voient ainsi offrir une alternative.

"J’ai en mémoire l’histoire d’une dame qui n’avait pas vu de médecin depuis plus de quatre ans. Elle ne savait pas qu’elle était diabétique. Grâce à la téléconsultation, nous avons pu l’orienter vers le centre hospitalier pour qu’elle se voit prescrire un traitement adéquat." Et l’infirmier d’ajouter avec le sentiment du devoir accompli : "Cette patiente est de nouveau dans le circuit."

Inscription obligatoire

Une victoire qui en appelle d’autres. Selon les initiateurs du projet, une centaine de patients ont déjà fait appel aux services du Pôle Chantalouette. Mais il faut d’abord montrer patte blanche : "En premier lieu, il est nécessaire de s’inscrire. Il faut ensuite établir un dossier administratif avec l’aide d’une infirmière et venir avec toutes les pièces en votre possession de votre ancien dossier médical. Il est très important, notamment, de connaître les allergies dont souffrent les patients. Et ensuite, quand ce travail d’enquête a été effectué, il est possible de consulter un médecin", détaille Gérard Gravier.

À l’heure actuelle, le Pôle santé bénéficie des services d’un seul médecin installé à Sanary-sur-Mer (Var). Derrière son écran, il consacre quelques heures par semaine de son temps aux patients montluçonnais en mal de soins. En cas de succès, les responsables du Pôle santé feront appel aux services d’un deuxième médecin.

Une nouvelle méthode de travail

Mais Gérard Gravier refuse de brûler les étapes. "Avant d’ouvrir les vannes, il faut être au point", explique-t-il. Et pour cela, les infirmières et infirmiers du pôle ont fait appel à des “cobayes”, histoire de maîtriser le nouvel outil mais aussi le facteur temps. "Les premières téléconsultations duraient quarante minutes, parfois davantage. Ce n’était pas possible", avoue le porteur du projet. "Il a fallu se familiariser avec cette nouvelle méthode de travail mais à force de s’entraîner, nous sommes au point maintenant", certifie Sandrine Lhéritier qui fait partie des infirmières assurant des permanences au sein du Pôle Chantalouette.

Désormais sur les rails, la structure va maintenant devoir trouver son rythme de croisière. Tout en complétant son offre de soins. "En juin, nous envisageons de proposer des examens d’audiométrie car les Montluçonnais souffrant de problèmes d’audition qui veulent se faire appareiller sont parfois obligés d’aller jusqu’à Orléans (Loiret)", assure Gérard Gravier.

Martial Delecluse

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