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Trois tirs de pistolet à plomb, exhibition d'arme blanche et jets de pavé à Vichy aboutissent à huit mois de prison

Trois tirs de pistolet à plomb, exhibition d'arme blanche et jets de pavé à Vichy aboutissent à huit mois de prison

Ce mardi 30 avril, le tribunal de Cusset a condamné un homme à huit mois de prison, dont quatre mois de sursis, pour des faits de violence avec arme et port sans motif légitime d'une arme blanche en récidive.

Les faits se sont produits dimanche 28 avril, aux alentours de 16 h 15, entre l'hôtel de Ville et la place de la Poste à Vichy. Lorsque la police arrive sur les lieux, elle constate une rixe entre deux individus. Un passant, témoin de la scène, indique que l'un des hommes impliqués a caché une arme de poing dans la poussette de son enfant. La compagne de l'homme en question remet, quant à elle, l'arme et les munitions aux policiers. 

A la question de savoir ce qui s'est réellement produit, deux versions s'opposent. Mais, ce 30 avril, au tribunal seul un homme comparaît, l'autre n'ayant pas été poursuivi, et n'ayant pas non plus engagé de poursuite suite à cette "rixe". Ironie du sort, c'est d'ailleurs celui qui a contacté la police, qui est devant le tribunal pour répondre de ses actes. 

Le revolver airsoft placé dans un sac accroché à la poussette 

Ce que le trentenaire dit, c'est qu'en sortant des courses ce jour-là, avec sa compagne et leur bébé de 7 mois, il croise une ancienne connaissance. La compagne du prévenu ajoutera que suite à un échange entre les deux hommes, dans une langue qu'elle ne connaît pas, "sans doute du créole", les coups commencent à fuser. "Je n'avais jamais vu cet homme, mais il a déjà agressé mon compagnon", a-t-elle assuré lors de son audition. 

Pour se défendre de la connaissance qui menace de mort sa femme et son bébé, d'après ses dires, l'homme sort un revolver airsoft d'un sac accroché à la poussette et tirs à trois reprises. La victime réplique avec le seul objet qu'elle a sous la main, son casque de moto, assénant également plusieurs coups. Le prévenu, n'ayant plus de munition, sort alors un couteau de type laguiole pour "menacer" la victime. "Je ne voulais pas lui faire de mal. C'était juste pour lui faire peur". Puis, suite à l'appel passé à la police, ils s'échangent des jets de pavés. 

"A Vichy, tout le monde sort armé. Il y a des fous partout. J'ai peur de m'y faire agresser."

"La garde à vue m'a fait réfléchir, je suis désolé, heureusement que je n'ai pas percé son bras", a ajouté le prévenu en larmes, pour ensuite revenir sur la version des faits et dire qu'il n'a agi qu'en état de légitime défense. Pour s'expliquer sur le port d'armes face au tribunal, il a une nouvelle fois présenté des excuses, se disant "désolé de se trimballer avec ça". 

Une "intensité de violence élevée"

Pourtant, il a déjà été condamné pour port d'arme et se trouve donc en état de récidive légale. Au total, il comptabilise six condamnations à son actif. C'est d'ailleurs pour échapper à un passif assez lourd, qu'il se serait installé à Tarbes avec sa compagne. "Nous sommes revenus à Vichy il y a trois semaines, pour que ma femme voit ses trois enfants." Le couple envisagerait ainsi sérieusement de s'installer définitivement dans les Hautes-Pyrénées. Au RSA, le prévenu ne dispose pas du permis de conduire, mais serait en voie de trouver un travail. 

Face aux faits énoncés, le procureur de la République, Eric Neveu, a déclaré : "On ne saura pas vraiment le fond du contentieux, mais il est un grand principe en droit pénal, celui de l'indifférence des motifs". Le procureur s'est ainsi référé à "l’intensité de violence élevée" dans cette affaire, ajoutant que les faits étaient tout à fait "caractérisés". "Finalement, le jet de pierre paraît quasiment anecdotique après tout ça."

En conséquence, il a requis 18 mois de prison avec mandat de dépôt, l'interdiction de se présenter à Vichy et Cusset pendant trois ans, et de porter ainsi que détenir une arme pendant cinq ans.  

"Je ne dis pas que le prévenu est un prix Nobel, mais il a eu la présence d'esprit d'appeler la police."

L'avocate de la défense, Me Pignaud, a axé sa plaidoirie sur les responsabilités partagées dans ce dossier, et le manque d'audition de témoins, bien "plus neutres, qui ont observé la scène". Elle a demandé que son client soit placé sous bracelet électronique, soulignant qu'il est "injuste qu'il se retrouve seul jugé alors qu'il a lui-même contacté la police". 

Après délibération, le tribunal de Cusset a décidé de déclarer le prévenu coupable. Il écope d'une peine de huit mois de prison, dont quatre mois avec sursis, assortis d'une période probatoire de deux ans, ainsi que l'obligation de se soigner et de travailler. La partie ferme sera effectuée sous bracelet électronique. Il a l'interdiction de paraître sur Vichy et Cusset, et de porter ou détenir une arme. 

Au tribunal, Chloé Goigoux 

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