Les leçons du gadin

Coup de frein sur la France du vélo ? Piano. Si les ventes ont pris un gadin en 2023, c’est d’abord au regard d’un emballement post-Covid qui ne reflétait pas la vraie vie du marché. Par ailleurs, un vélo n’est pas une chemise dont on change au gré des saisons et l’ ultra bike fashion n’est pas encore advenu. La France mesure surtout son retard considérable en termes de mobilités douces. Ne nous voyons pas plus cyclistes que nous sommes : certes, le vélo pousse en ville mais nous demeurons à la traîne de nombreux voisins et la petite reine demeure marginale en campagne. On connaît le poids de l’impulsion dans un achat. Reste que si on aime follement le vélo, c’est encore mieux si on l’utilise rationnellement. Le plan gouvernemental déployé entre 2023 et 2030 prévoit une forte accélération dans la construction de pistes dédiées. C’est la clé mais il ne suffit pas de lisser un bout de trottoir et de planter trois plots pour s’autoproclamer « ville cyclable ». Rien ne se fera sans idées claires sur la part qu’on entend réserver au vélo dans nos déplacements quotidiens, donc sur la place qu’on veut bien lui donner. En l’occurrence, cela pédale un peu dans la semoule.

l’éditorial

Stéphane Vergeade