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L’urgence d’écrire pour témoigner

De la vie de sa mère, Magyd Cherfi a fait un roman, cinquième ouvrage paru chez Actes Sud, dans lequel il interroge l’identité de fils et filles d’immigrés algériens aujourd’hui quinquagénaires. Il participait à une rencontre aux Volcans.

Magyd Cherfi c’est une voie, un accent, une plume. Connu comme parolier et chanteur du groupe Zebda, l’homme poursuit depuis plusieurs années sa carrière d’auteur en solo, sans pour autant mâcher ses mots. Comme il l’a expliqué lors de son passage à la librairie clermontoise Les Volcans, il y a chez lui une urgence d’écrire et de témoigner.

Part féminine

D’exprimer « le sentiment d’abandon par la République ressenti aujourd’hui dans les quartiers, chez certains enfants ayant grandi sans livres, avec des parents analphabètes qui, par leurs études, se sont approprié une langue en bénéficiant de l’aide des services sociaux départementaux ». Apprendre à lire entre les lignes pour décrypter discours politiques et codes de la société française « tout en développant aussi une certaine schizophrénie dans la recherche identitaire », c’est ce qu’exprime le héros de La vie de ma mère , premier roman et cinquième livre de l’auteur toulousain.

Père de deux grands fils dont il est très proche, il entretient des rapports très durs avec sa mère, Taos, qu’il n’a pas vu depuis huit mois. Décidé à faire la paix avec elle et à découvrir qui est réellement la vieille Kabyle, il va tenter de nouer un langage commun avec « une mère aux allures de sorcière, bonnet afghan enfoncé sur la tête, corps tout rabougri » qui, au fil des pages, va redresser sa colonne vertébrale en même temps que sa fierté.

« C’est l’histoire de la part féminine qui se cache derrière toute mère et d’une indépendance enfin affirmée, au risque d’être incomprise et mal perçue par ses propres enfants. » Une fiction anticonformiste qui raconte une autre histoire de l’immigration. 

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