Dix mois de prison pour le jeune homme qui faisait vivre un enfer à sa compagne en Creuse

Un homme de 26 ans a été condamné jeudi 2 mai, au tribunal de Guéret, à dix mois de prison, dont cinq mois avec sursis probatoire pendant deux ans, pour des violences conjugales.

Elle a vécu un enfer pendant un an. Des injures quotidiennes : « pute », « salope », « chien ». Des crises de jalousie. Elle ne pouvait pas travailler, ni voir d’autre homme. Son conjoint contrôlait ses fréquentations, sa tenue vestimentaire et son téléphone portable.

Il y a aussi eu plusieurs épisodes de violence. Le dernier en date, survenu le 3 janvier à Bourganeuf, l’a décidée à appeler à l’aide. Lors d’une dispute, il la pousse alors qu’elle est enceinte de sept mois. Elle se cogne et tombe sur le canapé. Il l’aurait ensuite étranglée et mis sa main sur sa bouche pour qu’elle ne puisse pas crier et donner l’alerte.

Gifles et étranglement

La jeune femme de 23 ans réussit finalement à appeler sa mère, qui prévient les secours. Les pompiers constatent des rougeurs au niveau du cou. Il n’y a pas de conséquence sur le futur bébé, mais le médecin prescrit une interruption totale de travail de 21 jours, notamment en raison des conséquences psychologiques.

Face aux gendarmes, la jeune femme évoque deux autres faits de violence survenus en 2023 : des gifles et un étranglement. Elle indique « avoir peur tous les jours ». Elle décrit un quotidien infernal fait de violences physiques et psychologiques, dans un contexte d’emprise.Jeudi 2 avril, face au tribunal, le prévenu reconnaît les faits mais les minimise. Il est actuellement hospitalisé au centre hospitalier de Saint-Vaury, spécialisé en santé mentale. « L’avoir poussée, l’avoir étranglée, c’est des choses à pas faire, admet ce pâtissier en arrêt de travail. Elle le méritait pas. Personne ne le mérite. Au jour d’aujourd’hui, je suis suivi, je réalise ce que j’ai fait. C’est impardonnable. »

Le jeune homme a été placé sous contrôle judiciaire le 5 janvier 2024. Il avait notamment une interdiction d’entrer en contact avec sa compagne. Il ne l’a pas respectée. Le couple a même repris la vie commune et loué un appartement ensemble près de Guéret.

Les deux jeunes semblent aujourd’hui décidés à ne plus se revoir. « Je l’aime encore mais je ne veux plus être avec lui. J’ai compris qu’il ne changerait jamais », indique la victime au tribunal. Son conseil, Me Peluard, dit qu’il faut protéger la jeune femme de 23 ans : « Elle est encore en danger aujourd’hui. Elle est sous son emprise ».

Casier vierge

L’avocate du prévenu, Me Bonnin, rappelle qu’il a un casier judiciaire vierge et que les soins psychologiques commencent à le faire progresser. « Il a enfin compris qu’il ne pouvait pas fonctionner comme ça. »

En plus des cinq mois de prison ferme, le jeune homme a une obligation de soins, de travail et devra effectuer un stage sur les violences conjugales. Il a interdiction d’entrer en contact avec la victime et interdiction de se trouver en Creuse.

Catherine Perrot

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