Demi-finale de Challenge Cup : pour l'ASM Clermont, "la clé sera l'entame de match" face aux Sharks
Sur le papier, la fraîcheur physique devrait être un atout des Sharks, dont l’ossature de joueurs internationaux affiche deux fois moins de feuilles de match et de temps de jeu que les joueurs importants de l’ASM Clermont.
Là où Slimani (pilier) a joué 23 matchs (après la Coupe du monde) cette saison, Nché en affiche 9 de moins (14)?; un écart encore plus flagrant, du côté des 2e ligne, entre Simmons (22 matchs) face à Etzebeth, seulement 10 feuilles de match depuis novembre.
« On est prêt physiquement, on est prêt dans les têtes »Cela étant dit, ce paramètre n’inquiète pas Christophe Urios. « C’est une équipe qui ne joue pas beaucoup, c’est vrai, surtout les internationaux, mais je ne pense pas que ce sera déterminant. Parce que l’on est prêt physiquement, on est prêt dans nos têtes ».
Face à cette équipe des Sharks estampillée « Boks », surtout dans son cinq de devant, les Clermontois doivent s’attendre à un rugby frontal et un défi physique permanent.
« Pour moi, ce qui fera la différence, c’est l’entame de match. À l’image du rugby sud-africain, cette équipe aime imposer ce qu’elle a envie de faire, notamment sur la partie psychologique. Elle aime dominer les débats et ça commence par l’affrontement. Donc, l’entame de match sera importante, les collisions seront essentielles et le combat des avants sûrement décisif », a détaillé Christophe Urios, ce vendredi en fin de matinée, avant de prendre l’avion pour Londres.
Une statistique permet d’étayer le propos du manager de l’ASM : les Sharks ont le pourcentage de plaquages dominants (9,2 %) le plus élevé de la compétition.
Aujourd’hui, je ne tire plus de plans sur la comète. Comment on va se comporter sur ce match?? Je n’en sais rien.
La prestation de la défense clermontoise sera assurément un indicateur fort, et pas seulement sur les premières minutes de cette demie. Cette équipe sud-africaine va vouloir étouffer l’ASM devant, mais elle a d’autres cordes à son arc.
« Sa particularité est de contre-attaquer avec des joueurs derrière, qui vont très vite, rajoute Urios. Qui sont capables d’aller sur les extérieurs. C’est une équipe complète… Une équipe de Top 14 en fait. Je le redis, ce n’est pas l’usure de la saison qui va faire qu’on peut passer à travers ».
Une semaine après un succès probant sur le Stade Français (41-18), servi par une prestation convaincante, l’ASM est sans doute plus libérée dans les têtes. Pour autant, cela n’offre aucune garantie au coach avant ce choc inédit, ce samedi après-midi au Stoop.
« On a eu tellement de bas cette saison, parfois après de super matchs, que je ne sais pas à quoi m’attendre. Aujourd’hui, je ne tire plus de plans sur la comète. Comment on va se comporter sur ce match?? Je n’en sais rien ».
À Fritz Lee et ses partenaires de répondre à cette interrogation… pour une place en finale.
Christophe Buron