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Jusqu'à six ans de prison requis pour les contrebandiers présumés après la saisie record de tabac contrefait à Vichy

Jusqu'à six ans de prison requis pour les contrebandiers présumés après la saisie record de tabac contrefait à Vichy

Après deux jours d’une audience qui n’aura pas levé toutes les zones d’ombre, le parquet de Cusset (Allier) a requis ce vendredi de quatre à six ans de prison ferme contre six contrebandiers présumés. En juin 2022, 68.000 cartouches de tabac contrefait avaient été découvertes à Vichy.

Presque deux ans après la saisie, l’épaisse fumée qui caractérise cette affaire n’est toujours pas dissipée. D’où venaient ces 18 tonnes de tabac de contrefaçon découvertes dans le hangar d’une zone industrielle, aux portes de Vichy ? Où ces cigarettes devaient-elles être écoulées ? Et surtout, un réseau solidement organisé s’était-il formé pour commercialiser ce que tout le monde s’est au moins accordé à décrire comme un « poison » ?

La défense pointe un "manque de preuves"

Deux jours durant, le procès devant le tribunal correctionnel de Cusset n’a guère apporté de réponses. Au grand désarroi des avocats lyonnais et parisiens venus défendre cinq contrebandiers présumés (*). Parmi eux, Mes Arapian et Metaxas n’y sont pas allés par quatre chemins : pour ces conseils venus plaider la relaxe de l’un des trois hommes qui avait été interpellé à proximité de l’entrepôt, le 20 juin 2022, au petit matin, le dossier relève même « du cynisme ». La faute « à un manque de preuves, à des questions qui restent sans réponses, comme celles de savoir d’où venait la marchandise et si elle avait vocation à être écoulée dans l’Allier. Or, des seules suspicions ne suffisent pas ».

Et les autres avocats de la défense de s’attacher, appuyés par leurs clients, à minimiser les autres éléments troublants pointés par l’instruction. Les photos de paquets de cigarettes retrouvées dans les téléphones des suspects ? « C’est parce qu’ils fument beaucoup et s’intéressent à la composition des paquets. » Les images de l’entrepôt ? C’est parce que l’un d’eux voulait « y installer son activité et un garage ».

Quid des trajets réguliers entre Metz, Saint-Étienne (villes d’où sont originaires plusieurs d’entre eux) et Vichy ? « C’est pour une affaire de vente de voitures. » Quant aux échanges récurrents mis au jour entre les six hommes, ce serait là le fruit des « liens » unissant cette communauté arménienne dont tous sont issus.

« Il y a eu un réseau », affirme le parquet 

Néanmoins, pour le parquet, il y avait bien « un réseau ». Les mouvements autour du hangar, les échanges téléphoniques, et les explications parfois chancelantes des prévenus caractérisent l’existence « d’une association de malfaiteurs ». Au regard de casiers parfois bien remplis (jusqu’à dix-neuf mentions pour l’un), une peine de six ans de prison ferme a été requise à l’encontre de cinq hommes âgés de 34 à 47 ans et quatre ans pour le plus jeune (31 ans). La décision sera rendue le 20 juin.

(*) Un sixième prévenu, âgé de 46 ans, ne s’est pas rendu à l’audience malgré le mandat d’arrêt émis à son encontre.

Pierre Geraudie

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