Challenge Cup : pourquoi l'arbitre d'ASM - Sharks n'a pas accordé essai de pénalité sur l'action de Joris Jurand

La décision de Luke Pearce de ne pas accorder essai de pénalité sur l’action de Joris Jurand (64e) continuera de hanter les esprits clermontois pendant de longues semaines. Les lignes suivantes n’empêcheront certainement pas d’alimenter les débats, que l’on soit véhément ou non sur la conclusion du référé anglais. Mais l’on va tenter d’y voir plus clair.

Sur l’action, la course de l’ailier français est clairement stoppée par Aphalele Fassi. Derrière lui, personne ne se trouve en couverture. Les premiers défenseurs des Sharks se trouvant à environ dix mètres de l’action au moment de la percussion.

Si l’on regarde à nouveau les images, le plan de derrière montre clairement que l’arrière des Sharks se désintéresse du ballon et va percuter directement Joris Jurand. La décision d’accorder un carton jaune à Aphalele Fassi relève d’une logique implacable. Pourquoi dès lors ne pas accorder un essai de pénalité puisque derrière aucun joueur n’aurait empêché Joris Jurand de filer à l’essai ? La règle 10 de World Rugby sur le jeu déloyal n’est pas très claire et laisse surtout libre cours à l’interprétation.

Un mot qui change tout

« Un essai de pénalité doit être accordé si la faute empêche un essai qui aurait probablement été marqué sans celle-ci. Tout joueur qui empêche un essai d’être marqué en commettant un acte de jeu déloyal doit être averti et temporairement ou définitivement exclu. » Dans ce court texte de l’organe suprême du rugby, le mot qui change tout est « probablement ».

Luke Pearce et son assesseur ont longuement débattu pour accorder ou non un essai de pénalité. Mais en raison de la trajectoire du rebond, l’arbitre a finalement considéré que Joris Jurand n’aurait pas forcément pu se saisir du ballon et donc d’inscrire son troisième essai de l’après-midi et de donner 13 points d'avance aux Clermontois. « Il aurait pu marquer », a indiqué Luke Pearce. Sans certitude toutefois. Tout est dans le « probablement »…

Arnaud Clergue