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Le ton est donné à Aurillac : ce festival mérite toute votre attention

Vous tournez beaucoup en France, vous venez à Aurillac pour un festival qui porte les valeurs d’inclusion. Pourquoi est-ce important pour vous d’aller à la rencontre de tous les publics ?

Quand on est artiste, c’est quelque chose de plaisant et de nécessaire de sans cesse renouveler les expériences et de se confronter à tous les publics possibles. Cela nous nourrit et nous permet de proposer des choses différentes à chaque fois, parce qu’une sorte de phénomène d’adaptation se passe selon l’endroit où on joue et qui on rencontre à ce moment-là. Quant au festival Le ton est donné, ça rentre complètement dans la vision qu’on se fait de la pratique de notre métier, où on essaye de transmettre des valeurs de partage, d’émotion et d’inclusion.

Comment avez-vous travaillé votre nouvel album, L’importance de l’hiver ?

C’est un album particulier car conçu pendant le confinement, ce qui a impliqué une nouvelle façon de travailler. Ça se ressent dans son atmosphère, le morceau éponyme, le titre de l’album, on l’a choisi un peu pour ça, parce que ça parle de ces périodes où on est obligé de se mettre en sommeil, alors que plein de choses se passent sous terre, pour qu’ensuite un renouveau reparte.

Une démarche réfléchie

Vous avez tous des influences différentes et vous parvenez à proposer une musique très vivante. Comment travaillez-vous à six ?

Ce qui est sûr, c’est que nous essayons de garder une spontanéité, une forme de liberté. Simon [Mimoun] et Romain [Sassigneux] écrivent les textes, arrivent avec une mélodie, une harmonie. Chacun de nous apporte ensuite des choses musicalement. La démarche est donc réfléchie au départ, ensuite lorsqu’on travaille ensemble, on enregistre tout et des choix se dégagent naturellement. Sur scène, ça se ressent, sur le disque, c’est compliqué mais on essaie de garder cette fraîcheur.Debout sur le zinc existe depuis 25 ans. Pourquoi vous associe-t-on à la nouvelle scène française ?

À la fin des années 1990, des groupes ont émergé qui n’étaient pas de variété française, mais issus du rock alternatif, du punk, qui se sont remis à chanter en français, alors qu’à un moment, l’image était un peu ringarde. Chanter en français avec un accordéon, c’était un peu identifié bal, variété. Là, il y a eu tout un tas de groupes, je pense aux Garçons couchés, aux VRP, ensuite aux Têtes raides. Nous sommes les héritiers de ça. Quand le groupe s’est formé, les membres avaient ça dans l’oreille. Aujourd’hui, on ne se met pas de limites dans ce qu’on peut apporter à Debout sur le zinc.

Quid du nom du groupe ?

Il y a plein de versions ! Il ne faut pas oublier que le groupe s’est formé avec des membres qui avaient 20 ans. Il y a une forme d’énergie. Simon évoque aussi la référence au poème de Prévert, Et la fête continue, où il écrit au début : “Debout devant le zinc”. Enfin, quand le groupe a commencé dans les cafés-concerts, il se produisait un phénomène où il y avait tellement de public que les gens étaient obligés de monter sur le zinc pour assister aux concerts. Je pense que c’est un mélange ! 

Anna Modolo et Mathieu Brosseau

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