Sandrine Rousseau: «La flamme olympique est à toutes et tous»
Des fiertés et des flammes. Sur BFMTV, Sandrine Rousseau se félicite du choix de la drag-queen, Mimima Gesté, pour porter la flamme olympique. Récit.
« On souhaite avoir un relais de la flamme qui soit un long voyage sportif, un prologue festif et populaire des JO », a indiqué la directrice des célébrations Paris 2024, Delphine Moulin. « En proposant une fête largement ouverte au grand public », il s’agit, « durant 65 jours, de faire rayonner les territoires traversés par la flamme » tout en « valorisant celles et ceux qui font le sport. »
Et dire que feu Philippe Muray ne voit pas ça…
Ceux qui auront l’insigne honneur de porter la flamme olympique devront posséder aumoins l’une des « trois énergies » suivantes,à savoir « l’énergie du sport », celle « des territoires » qui suppose une « aptitude à entreprendre, à innover, à générer du progrès, ou à incarner la culture française », ou encore celle « du collectif » exigeant qu’on se soit illustré par un « engagement pour une société plus solidaire, plus inclusive, plus durable et plus juste. » Un tel projet n’aurait pas manqué de réjouir feu Philippe Muray. Il incombe à « l’écosystème Paris 2024 » – dont fait évidemment partie la Ville de Paris – de sectionner 30% des relayeurs ; Anne Hidalgo a donc sollicité la drag-queen Minima Gesté, très connue dans le Paris queer. C’est entériné, c’est « acté », « iel » portera la flamme dans la capitale, le 14 juillet. La mairie a souhaité « donner de la visibilité au message d’amour, d’ouverture et d’égalité » véhiculé par la relayeuse.
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Suite à la diffusion par la Ville de Paris et sur le réseau social X d’une vidéo présentant la drag-queen désignée comme futur porte-flambeau, des propos homophobes et transphobes ont été proférés à son encontre ; ceux-ci sont bien évidemment condamnables. Ce préalable dûment posé, on n’en déplore pas moins l’injonction collective à s’esbaudir de ce choix « disruptif ». Le chœur des bien-pensants se pâme devant cette élection et nous somme de partager son enthousiasme. On nous assure que, juchée sur ses plateformes, la très fardée Minima Gesté incarne au mieux « la lutte menée par toute une génération » contre les phobies de tout poil. Voici « iel » devenue l’égérie du combat engagé contre la « société hétéronormée et patriarcale ». Quiconque, comme l’a osé Marion Maréchal (jeudi 2 mai sur TF1)[1], désapprouve l’image de la France que renvoie la drag-queen ou s’étonne du militantisme de la Mairie de Paris en faveur de l’abolition des frontières conceptuelles du genre, est, ça va de soi, immédiatement estampillé facho.
BFMTV : les grands esprits se rencontrent
Cette propagande pour une fluidité des genres heureuse, gage d’un monde meilleur, s’est naturellement poursuivie à la télévision. Sur BFMTV, samedi 4 mai, on a pu voir notre future relayeuse de la flamme olympique et l’inénarrable Sandrine Rousseau.
Elles se congratulaient, fraternisant dans une émotion partagée, suscitée par l’évocation du juste combat qu’elles mènent conjointement pour la déconstruction du genre.
L’écoféministe a témoigné sa vive gratitude envers la drag-queen, la louant pour son engagement au service du Bien : « Merci pour visibiliser comme ça les combats que vous menez. Merci de percuter, aussi, une société qui est très hétéronormée, très calibrée sur des réflexes et sur des impensés (…) » Elle a précisé : « Le travail que vous faites (toutes les drags), c’est un travail de transformation en profondeur de la société. » Lyrique, la terreur des barbecues a poursuivi : « Merci pour tout ça parce que vous êtes un signe de libération, d’émancipation et je suis sûre que vous êtes un modèle pour bien des gens et des jeunes. » Après avoir invité homophobes et LGBTQIA+ phobes à passer leur chemin, la papesse woke a poursuivi, louant la performance artistique des drag-queens. Elle n’a alors pas manqué de souligner abondamment les qualités heureusement subversives de leurs spectacles. Ceux-ci « perturbent par la joie, l’enthousiasme et l’énergie la sclérose sociale qui empêche d’être pleinement soi. » On est en présence d’un art qui fait « exploser toutes les cases », a-t-elle précisé, avant de déclarer à Minima Gesté : « Vous faites un travail de salubrité publique et de santé publique. »
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Grisée par ces éloges, la drag roulait des yeux fardés, et montrait par des hochements de tête mécaniques qui scandaient les propos de son interlocutrice combien elle goûtait la louange.
L’entretien entre ces êtres d’exception s’est achevé par une déclaration de Minima Gesté. Elle a sonné comme une ode à la liberté d’être soi : « Battons-nous, n’ayons pas peur. Les phobies viennent souvent du manque de connaissance. Prenons le temps de nous découvrir tous.tes ensemble avant de nous juger et laissons-nous libres et vivre comme on veut ; faisons la fête tout en militant pour aller de l’avant. » Las, comme nous l’aurait conseillé le regretté Philippe Muray, refermons « la cage aux phobes » pour ainsi nous préserver du Bien et de la Fête.
[1] Voir https://www.causeur.fr/gpa-le-courage-de-marion-marechal-281583
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