La rivière Allier à Moulins s'est approchée du pic de crue de juin 2020

Avec toute cette pluie, la rivière Allier n’en finit plus de monter à Moulins. Cet après-midi, elle s’est même rapprochée du niveau de la dernière crue référencée qui date du 15 juin 2020.

Que d’eau, que d’eau?! Après un mois d’avril particulièrement arrosé, ce début mai est resté dans la même ligne (d’eau), gorgeant les sols et les champs, certains aux alentours de l’agglomération moulinoise n’arrivant plus à éponger. Si la rivière Allier a pris ses aises dans les méandres de Toulon-sur-Allier, Chemilly et Châtel-de-Neuvre, elle est aussi en train de le faire du côté de Moulins où depuis quelques jours l’eau coule sous la totalité des treize arches du Pont Régemortes. Ce qui n’était pas arrivé depuis fort longtemps.

Décrue dès cette nuit

Si la décrue est désormais amorcée du côté de Vichy, le pic de hauteur a été atteint cet après-midi, avec 0,84 m, dans la capitale du Bourbonnais d’après les données de Vigicrue, la rivière Allier étant bien alimentée en surplus par la Sioule qui se jette en amont et qui connaît, elle aussi, des débits très importants. D’ailleurs, l’Allier s’est rapprochée tout doucement de sa première référence crue, celle du 15 juin 2020, où la rivière était montée jusqu’à 0,95 m, donnée enregistrée à la station moulinoise se situant sur la partie la plus plane avant le passage sous le pont Régemortes. Preuve en est que la rivière n’en finit pas de monter : depuis quelques jours déjà, le ponton sur la plage côté rive gauche boit la tasse.

Caves et maison inondées à Beaulon

Bouillonnante et avec un débit ayant approché les 600 m3/seconde hier, la rivière Allier vient pratiquement occuper tout l’espace disponible en aval du pont Régemortes, débordant allégrement sous le pont de Fer. À titre d'indication, lors de la dernière crue enregistrée le 15 juin 2020, le débit de l’Allier était monté jusqu’à 619 m3/s. Mais on est encore loin de la crue du 6 décembre 2003 dont le débit avait atteint 1.500 m3/s (2,28 m), et encore très très loin de la crue référentielle de 1790 où la rivière avait atteint 5.000 m3/s et une hauteur de 6,6 m, cette dernière étant considérée comme la crue la plus importante depuis trois siècles. Le pont Régemortes existait déjà (mis en service en 1763) et contrairement à ses prédécesseurs, il avait tenu bon et tient encore fermement.

Les nappes ont refait le plein

La pluie ne tombant plus avec le retour du soleil, l’Allier va baisser à partir d‘aujourd’hui et retrouver un cours plus tranquille. Si les pluies incessantes de ces deux derniers mois ont rempli les cours d’eau, ils ne sont pas les seuls à en avoir profité. Cette pluie a permis un rattrapage conséquent pour les nappes phréatiques du département. D’après les données Hubeau (OFB) et ADES (BRGM) au 7 mai, dix des dix-huit puits de captages du département ont un niveau très haut, quatre autres un niveau haut. Une excellente nouvelle après avoir connu plusieurs années de remplissage beaucoup trop faible.

 

Texte : Alexandre Chatenet

Reportage photos : Corentin Garault