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Quels sont les secteurs qui recrutent le plus en 2024, dans l'Allier ?

Quelles sont les intentions d’embauche des entreprises de l’Allier pour 2024 ? France Travail (anciennement Pôle Emploi) vient de publier son enquête annuelle sur les Besoins en main-d’œuvre (BMO) réalisée auprès des entreprises, entre octobre et décembre 2023, avec le concours du Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie).Cette étude fait apparaître 10.000 projets de recrutement dans l’Allier en 2024, contre 10.700 en 2023, soit -6 %. C’est à Vichy que les intentions d’embauche ont le plus diminué (3.900 projets, soit -600), mais elles demeurent plus importantes que dans les deux autres bassins d’emploi.Et, "Même si on observe une baisse des intentions d’embauche, de -700 par rapport à 2023, on reste dans un haut niveau de besoin de main-d’œuvre, supérieur à 2019, année de référence d’avant crise sanitaire, avec 9.400 projets de recrutement", commente Anne Plisson, directrice déléguée France Travail Allier. "La tendance reste donc positive", même si la proportion d’établissements prévoyant d’embaucher baisse de 2 points (25 % en 2024 contre 27 % en 2023). Les services, aux particuliers et aux entreprises, représentent toujours une part importante des recrutements anticipés : près de 2 intentions d’embauche sur 3.

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Associations et secteur du bâtiment

On manque de couvreurs dans l'Allier. Photo d'illustration Florian SalesseLes cinq secteurs qui embauchent le plus : l’hébergement et restauration (14 % du total), la santé et l’action sociale et le commerce (13 %) les services aux entreprises, et la construction (10 % du total pour chacun). "On note l’émergence du milieu associatif, avec davantage d’offres que les années précédentes (10 %, contre 6 % en Auvergne-Rhône-Alpes), qui recouvre les associations socioculturelles, sportives, le secteur du service à la personne et le haut niveau du bâtiment. L’Allier est atypique, avec une surreprésentation de ces deux secteurs par rapport aux autres départements. Deux métiers qualifiés sont surtout en tension, couvreur (210 projets de recrutement) et maçon (140 projets), avec une population salariée qui vieillit. Le secteur du bâtiment n’inclut pas que la construction, qui souffre, mais aussi la rénovation, les bâtiments industriels et les commandes publiques des collectivités, qui se tiennent pas mal".Si l’on zoome sur les dix métiers non saisonniers les plus recherchés par les employeurs, on retrouve les traditionnels aides-soignants, aides à domicile, aides de cuisine, serveurs. 

Turn-over dans les banques et assurances

Les métiers d’accompagnement et de soins, avec les aides à domicile et auxiliaires de vie (290 projets), sont les métiers les plus recherchés. Devant les métiers de l’hôtellerie-restauration : aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration, dans la restauration traditionnelle et la restauration rapide (230 projets).

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210 projets sont par ailleurs recensés pour le métier de gestionnaire de banque et assurance :

Le secteur, qui connaît beaucoup de turn-over, revient en force, surtout à Moulins et Montluçon, c’est un phénomène nouveau. Ces métiers ne font plus rêver, car il y a beaucoup de pression sur les résultats chiffrés. Le secteur de la prévoyance, qui se développe, rencontre aussi des difficultés de recrutement

On recherche toujours autant de personnel dans les restaurants.  En haut de tableau, aussi, les mécaniciens (190 projets), "c’est lié à l’évolution des moteurs, aux reconversions des véhicules. Le secteur recrute beaucoup par apprentissage, et ces métiers deviennent moins manuels, mais comprennent davantage de technologie, des habilitations, ce qui nécessite des profils différents".Autres métiers en tension, celui de serveur de café, et de restaurant (180 projets) auxquels il faut ajouter 250 recrutements de saisonniers "et pas besoin d’une grande formation pour démarrer, le plus souvent" ; les aides-soignants (180 projets).170 secrétaires et agents administratifs sont recherchés. Photo d'illustration Jérémie Fulleringer170 agents administratifs et 150 secrétaires sont par ailleurs recherchés (à Moulins surtout), sans compter les saisonniers pour les remplacements d’été, avec "des profils polyvalents attendus, faisant l’accueil et des tâches administratives. Le renouvellement des générations est la principale explication".150 infirmiers et sages-femmes sont recherchés.Particularité dans le bassin de Vichy, des besoins forts sur les personnels de production du cuir, Vuitton en tête.

Ceux qui peinent le plus à recruter

53 % des projets de recrutement sont jugés difficiles à réaliser : ce taux est en forte baisse par rapport à 2023 (65 %). "En 2024, les employeurs sont moins nombreux à anticiper des difficultés de recrutement, sans doute parce qu’ils ont été davantage sensibilisés sur les possibilités d’aides. Cependant, les difficultés anticipées de recrutement restent élevées pour certains métiers comme les conducteurs routiers et les couvreurs".Les secteurs qui peinent le plus à recruter ne varient pas : le transport, l’industrie agroalimentaire et l’agriculture, la santé, l’industrie manufacturière. "Ces cinq secteurs sont à plus de 60 % de ressenti difficile", commente la directrice. "Dans le transport, on peut faire des parcours sur mesure pour former des conducteurs de poids lourds, avec des formations, des contrats en alternance. Sur la construction, c’est plus difficile, la solution, c’est de l’investissement dans la durée, le recours à l’apprentissage. L’industrie agroalimentaire et l’activité maraîchage souffrent d’un manque d’attractivité, d’une image de métier pénible. Dans la santé, on paye les messages très négatifs passés sur les tensions du secteur. Enfin, l’industrie souffre d’une image négative passéiste qu’il faut déconstruire, par des immersions, des portes ouvertes".Face à ces tensions, France Travail innove pour tenter de répondre plus efficacement aux besoins des employeurs.

On peut faire de la dentelle pour aider un recruteur, certaines compétences sont transférables et on peut former. Et, c’est mon credo depuis des années, inutile de chercher un mouton à cinq pattes, cela n’existe pas ! Par ailleurs, inutile de diffuser une offre toute l’année, ça ne sert à rien et ça ne donne pas une image positive du recruteur

En 2023, 88 % des entreprises se déclarent satisfaites des services de France Travail dans l’Allier, en hausse de 10 points par rapport à 2022. "On met 26 à 30 jours en moyenne pour pourvoir un recrutement, ce temps s’est réduit, mais il ne s’agit que d’une moyenne, cela peut être bien plus long… "

France Travail compte porter une attention toute particulière, cette année, aux PME et aux TPE, pour mieux faire connaître l’offre de services de France Travail. Et au secteur du soin dans son ensemble. 

En chiffres. 10.000 Intentions d’embauche ont été recensées pour l’année 2024 dans le département.3 : Moins de 3 projets de recrutement sur 10 sont liés à une activité saisonnière.53% : Des projets de recrutement sont jugés difficiles à réaliser par les employeurs, en baisse de 12 points par rapport à 2022. 3.900 : C’est à Vichy que les intentions d’embauche ont le plus diminué (3.900 projets, soit -600), mais elles demeurent plus importantes que dans les deux autres bassins d’emploi (3.400 à Moulins et 2.700 à Montluçon). 290 : Le métier d’aide à domicile et auxiliaire de vie est celui qui recrute le plus dans l’Allier1er : Le secteur des transports est celui qui rencontre le plus de difficultés à recruter. 

Ariane Bouhours

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