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Jean-Noël Spitzer, entraîneur de Vannes : "On aurait pu faire rejouer le match aller face au CA Brive"

Jean-Noël Spitzer, entraîneur de Vannes :

Entraîneur de Vannes depuis 2005, Jean-Noël Spitzer a pris le temps de se confier avant de retrouver Brive, ce jeudi soir (21 heures), au stade de la Rabine. Notamment sur le match aller que Vannes a failli demander... à rejouer.

Alors que son équipe qu'il dirige depuis... 2005 s'apprête à recevoir le CAB, ce jeudi soir (21 heures), l'entraîneur de Vannes Jean-Noël Spitzer a accepté de se prêter au jeu de l'interview.

Vous êtes assuré de terminer à l’une des deux premières places. C’était l’un des objectifs de la saison ?

« Pas forcément. C’était plus d’être dans les quatre pour avoir un barrage à domicile. Au bout d’une dizaine de journées, quand on a vu qu’on était premier, on a revu les objectifs à la hausse. »

Vous avez démarré très fort le championnat…

« On a pris des points très vite, notamment parce qu’on avait changé très peu de choses pendant l’intersaison en termes d’effectif et de jeu. On avait nos repères de la saison précédente. »

Après, vous avez eu un coup de moins bien, mais vous avez réussi à donner un deuxième coup de collier…

« Ce coup de moins bien était un peu prévisible. Il y a eu un peu de fatigue parce qu’on ne s’était pas économisé, ni sur la prépa, ni sur le début de saison. On a aussi eu quelques blessures. Notre jeu était aussi devenu plus lisible et puis on a eu des conditions météo, avec beaucoup de tempêtes, qui ont perturbé nos entraînements. Avec le retour du printemps, on a réussi à enclencher une nouvelle dynamique sur le dernier bloc. »

« Les Brivistes peuvent redevenir favoris s’ils se qualifient »

Quand vous dites que votre jeu était devenu lisible, cela signifie que vous avez dû innover ?

« On a modifié certaines choses sur le plan offensif. On porte le ballon d’un peu plus loin, on alterne un peu plus dans nos formes de jeu. Sur la première partie de saison, on était très efficace dans les derniers mètres, mais on rentrait toujours de la même façon dans les 22 mètres. On a apporté des variantes. »

Vous êtes tombés deux fois à domicile contre Aix et Grenoble…

« On n’a pas forcément joué ces matchs avec notre meilleur effectif. Des joueurs majeurs étaient absents. Comme dans toutes les équipes, quand il manque trois ou quatre éléments, ce n’est plus pareil, encore plus chez nous qui n’avons que la septième masse salariale du championnat. »

Justement, contre Brive, vous allez faire tourner, comme l’espérait en plaisantant Pierre-Henry Broncan après la victoire sur Aurillac ? 

« Je sais que Pierre-Henry vient du Gers et qu’il y a de très bons produits locaux chez lui… À lui de voir (rires). La demi-finale est encore trop loin pour que l’on soit en gestion. On va devoir le jouer à fond, comme on jouera à fond le dernier match. On a besoin d’une bonne intensité. On ne doit pas être dans le calcul. Le seul paramètre, c’est la gestion des JIFF sachant qu’on est vraiment à la limite. »

Brive absent du top 6 à deux journées de la fin, c’est une surprise pour vous ?

« Oui. Ils étaient favoris. Ils peuvent le redevenir s’ils se qualifient. Entre le budget, la masse salariale, les infrastructures, la qualité de certains joueurs… On peut penser que leur place est ailleurs. Après, c’est un championnat qui ne ment pas. Ce n’est pas le championnat de Nouvelle-Zélande avec dix matchs. »

Paga Tafili a été repéré par Spitzer lorsque le pilier jouait à Tulle et Vannes était en Fédérale 1

Quels souvenirs gardez-vous du match aller ? 

« On avait subi l’entame, la puissance des Brivistes sur le jeu direct. Mais on avait bien réagi en marquant avant la pause. On pensait avoir le match en main à la fin, mais l’arbitre prend une mauvaise décision. Il siffle une pénalité alors que c’était un bras cassé. Cela a été la pénalité de la gagne pour Olding. Pendant 48 heures, on avait la possibilité de porter réclamation et que le match soit rejoué. Cela nous avait été confirmé par le service juridique de la Ligue. On n’a pas voulu créer de polémique. Le score a finalement été validé. Le championnat est long, on n’a pas vu l’intérêt de rejouer un match. »

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« On veut connaître une finale »

De la Fédérale 1 en 2016 à la première place de la Pro D2 aujourd’hui. Le modèle vannetais est unique…

« Notre projet ne s’est pas bâti sur un mécène. L’année où on monte, on a 1,6 million de budget. Mes joueurs et mon staff, tout le monde a un travail à côté, de la même manière qu’au SC Tulle à l’époque où j'ai repéré Paga Tafili. On n’a toujours pas de mécène, pas d’actionnaire qui met de l’argent chaque année pour combler un déficit, on n’a pas un sponsor à un million d’euros. »

« Notre projet repose sur une économie réelle, avec des partenaires locaux. Des joueurs comme Courtney Lawes ne nous sont pas proposés. On n’est pas du tout dans le schéma financier de Brive ou de Provence. »

Votre modèle économique est-il viable pour le Top 14 ?

« On a atteint les limites de notre stade en termes d’accueil du public et des partenaires. Il faudrait peut-être ouvrir le capital et trouver des sponsors d’envergure plus nationale. Mais ça, c’est le travail des dirigeants. »

Finalement, quel est votre objectif sur la phase finale ? 

« On a déjà vécu trois demi-finales, mais sans passer le cap. On veut connaître une finale. Après, comme tout le monde à ce niveau-là, quand on est en phase finale, c’est pour aller chercher le titre. »

À Vannes, Pascal Goumy

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