ASM Clermont : Joris Jurand, l'ailier le plus efficace avant le déplacement à Perpignan

Joris Jurand a souvent laissé des impressions plus que mitigées cette saison avec l'ASM Clermont. Pourtant, à l’image de son match samedi dernier à Londres, il est l’ailier clermontois le plus efficace. À confirmer ce samedi (15 heures) à Perpignan, dans une ambiance qu'il affectionne.

Les images de son action face aux Sharks ont dû lui trotter dans la tête pendant un bon moment. De ce coup de pied à suivre, de l’en-but sud-africain grand ouvert face à lui et surtout de cette charge illicite de l’arrière Aphalele Fassi l’empêchant d’aller inscrire son troisième essai de la rencontre. Joris Jurand l’a probablement revue des dizaines de fois pour essayer de comprendre pourquoi Luke Pearce, l'arbitre de la rencontre, n’a pas sifflé un essai de pénalité qui aurait certainement donné un avantage définitif à l’ASM. On ne refera pourtant pas l’histoire…

« Il faut passer à autre chose maintenant. C’est fait, c’est fait… Nous avons évacué la frustration en début de semaine. Nous sommes focalisés maintenant sur Perpignan. » Une petite mise au point teintée tout de même d’une légère amertume dans la voix.

Pour autant, cette demi-finale à Londres a permis à l’ailier d’emmagasiner énormément de confiance. Avec deux essais inscrits, 121 mètres parcourus et 6 défenseurs battus, Joris Jurand a livré sa meilleure performance depuis son arrivée à l’ASM, l’été dernier. Alors qu’il n’était pas prévu qu’il soit titulaire (Alivereti Raka ayant dû déclarer forfait en raison d’une infection à un doigt), l’ancien Briviste a rappelé à tout le monde quel joueur il pouvait être. Et cela lui tenait d’ailleurs à cœur.

« Je fais une saison qui n’est pas au niveau auquel j’espérais être en venant ici. Maintenant, j’essaie de passer à autre chose. J’ai eu la chance de faire un bon match face aux Sharks avec des coéquipiers qui ont, eux aussi, livré une grosse performance. Mais c’est sûr que cela fait plaisir à titre individuel. Je voulais que les supporters voient aussi le niveau auquel j’ai pu être par le passé. J’ai pas mal gambergé, mais c’est normal. C’est le haut niveau. On ne peut pas tout le temps être sur une pente ascendante. J’espère avoir mangé mon pain noir. »

La saison de Joris Jurand est pourtant paradoxale. Dans le jeu, le Clermontois a effectivement montré beaucoup de scories ces dernières semaines avec notamment pas mal de fautes de maladresse. Mais pour autant, cela ne l’a pas empêché d’être décisif. Et c’est d’ailleurs ce que l’on demande prioritairement à un ailier.

« Je voulais que les supporters voient mon vrai niveau »

Avec 10 essais inscrits toutes compétitions confondues, Joris Jurand a franchi la ligne autant qu’Alivereti Raka et une seule fois de moins que Bautista Delguy (11). Mais si l’on ramène ce total au temps de jeu, Joris Jurand est l’ailier le plus efficace du club avec un essai toutes les 98,7 minutes (un toutes les 139 minutes pour Raka, un toutes les 146 minutes pour Delguy). Le verre n’est donc pas tout à fait à moitié vide lorsque l’on tire le bilan de Joris Jurand. Il affiche probablement moins de qualités que ses deux coéquipiers, mais il n’en reste pas moins un bon finisseur.

« Cette demi-finale marque une évolution dans ses performances, analyse l’entraîneur des arrières Frédéric Charrier. À chaque fois qu’il a joué, il a tout de même été capable de marquer. Évidemment, il y avait des petites scories qui faisaient que ses matchs passaient de bons à très moyens, voire passables. Il en était conscient. Il fallait qu’il parvienne à gommer ses fautes sous les ballons hauts notamment. À Londres, il s’est montré décisif sans commettre ses habituelles erreurs. »

Reste maintenant à continuer de la sorte à Perpignan, ce samedi (15 heures). Alivereti Raka probablement forfait, Joris Jurand aura une nouvelle fois l’occasion de montrer ses qualités de finisseur. Et ce n’est pas ce grand supporter de l’Olympique de Marseille que le contexte hostile d’Aimé-Giral va perturber. « Quand on vient du Sud de la France, on aime ces ambiances comme à Perpignan. C’est toujours agréable de jouer dans un stade plein avec un public assez divertissant. » 

Arnaud Clergue