Haute-Loire : le multirécidiviste insultait et violentait sa compagne
« J'en suis à une quinzaine d’années de prison ; ça ne m’a jamais rien apporté ». L’homme qui s’est présenté à la barre du tribunal lundi a un lourd passé judiciaire : une quinzaine de condamnations pour des violences, des vols, des dégradations et un meurtre…
Insultes, rabaissement, colèreAprès des menaces à l’encontre de la mère de son enfant et d’un juge, il a été déchu de son autorité parentale. Sanguin, il l’est à l’évidence. Provocateur, un peu aussi. Lors de l’audience, la présidente du tribunal a d’ailleurs dû le recadrer à plusieurs reprises pour assurer la pérennité des débats. Et le respect de l’institution.
Ce qui l’amenait devant la justice cette fois, étaient des violences habituelles et des menaces sur son ex-compagne, commises dans l’Emblavez entre le 23 juillet 2023 et la semaine dernière.
Après avoir obtenu un CAP de cuisine en prison, il avait décidé de « retenter un nouveau départ en Haute-Loire ». Il avait ainsi rencontré, sur une application dédiée, une femme qui s’était émue de sa condition (il était sans domicile fixe). Le couple s’était donc installé dans la maison de la victime, avec ses enfants.
Mais les choses ne s’étaient pas bien passées : insultes, rabaissement, colère, bris d’objets ont émaillé leurs dix mois de vie commune. Samedi 4 mai, lors d’une énième dispute, la victime avait fait appel aux gendarmes pour le mettre dehors. Il avait alors menacé de revenir la nuit pour mettre le feu à son véhicule.
« Il n’y avait pas d’amour, il voulait juste se loger »« Je faisais tout à la maison, je m’occupais même de son fils handicapé », se défendait l’intéressé à l’audience.
L’ex-conjointe, diminuée par deux AVC, n’était pas présente à l’audience. Son conseil Me Aurélie Chambon, synthétisait leur relation en quelques mots : « Il n’y avait pas d’amour là-dedans, il voulait juste se loger ».
Le ministère public évoquait, quant à lui, un « dossier extrêmement désagréable », notamment en raison de la personnalité du prévenu. Une peine principale de 2 ans de prison avec mandat de dépôt était requise.
Pour la défense, Me Cécile Linossier tentait de recentrer les débats sur les faits, rien que les faits : « Ils étaient tous deux dans une relation toxique. Deux ans ferme dans une affaire où il n’y a pas eu un seul coup porté, ça me paraît démesuré ».
Les juges ont partiellement entendu ses arguments : Ludovic Dahmani a été condamné à 15 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, une peine d’inéligibilité de 5 ans, l’interdiction d’entrer en contact avec la victime pendant 3 ans et l’interdiction de paraître en Haute-Loire sur la même période. Son ex-compagne s’est vu octroyer 1.000 euros au titre de son préjudice.
Cédric Dedieu