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"Homosexuels et lesbiennes face au nazisme", sur France 5 dimanche

Têtu 

Le documentaire Homosexuels et lesbiennes face au nazisme, programmé ce dimanche 12 mai sur France 5, raconte – avec les témoignages de rescapés – l'histoire de la répression anti-queer menée par le régime nazi.

Le triangle rose, avant qu'on le récupère pour en inverser le stigmate, était une marque d'infamie et l'assurance d'une mort prochaine. Dans le documentaire Homosexuels et lesbiennes face au nazisme, de Michel Viotte, programmé sur France 5 ce dimanche 12 mai à 22h40 (puis disponible en replay sur france.tv), raconte l'histoire longtemps taboue des homosexuel·les sous le IIIe Reich, en Allemagne et dans les territoires occupés. Sa grande force repose sur des témoignages – longtemps tus – livrés par quatre rescapés : Albert Becker, Timon Hofman, Stefan Kosinski et Walter Schwarzen.

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Alors qu'émerge un monde queer dans le Berlin d'après la Première Guerre mondiale, avec, entre autres, le centre de sexologie du docteur Magnus Hirschfeld, qui y organise les premières opérations de réassignation sexuelle, Adolf Hitler arrive au pouvoir en 1933. L’Allemagne était précurseuse dans la lutte LGBTQI+, elle le devient dans la lutte contre les LGBTQI+. La répression va s'accroissant au fur et à mesure que s'étend le pouvoir nazi.

Dans les camps, les homosexuels cobayes

L'homophobie était certes déjà dans la loi allemande, avec le paragraphe 175, mais les nazis se chargent de l'appliquer et de la renforcer. Heinrich Himmler, chef des Waffen-SS, voue une haine particulière aux homosexuels. Dès les premiers années du régime, les arrestations se comptent par milliers et remplissent les camps de concentration et de travail forcé. Les images d'archives nous font suivre cette entreprise de mort.

Les homosexuels représentent 1% des personnes acheminées vers les camps, mais font partie de celles qui y ont l’espérance de vie la plus courte. Le résultat d’un traitement particulier qui leur est infligé. Les gardiens des camps SS violent, tabassent, tuent ; ils forcent les détenus homosexuels à des épreuves de "normalisation" en couchant avec des femmes "socialement inadaptées", catégorie sous laquelle étaient emprisonnées les lesbiennes.

Une répression qui s'étend au-delà de la guerre

Les geôliers prétendent "soigner" l'homosexualité, aidés de deux médecins : le neurologue et psychiatre Carl-Heinz Rodenberg et l’endocrinologue Carl Vaernet. Le premier teste la castration forcée, seul moyen selon lui “d’endiguer le problème de l’homosexualité”. Le second imagine un procédé d'inversion de polarité sexuelle : en injectant des hormones masculines, les patients homosexuels deviendraient hétérosexuels.

En 1945, les nazis sont défaits, le régime tombe, les camps sont libérés. Mais la répression des homosexuels perdure en Allemagne : le paragraphe 175 ne sera aboli qu'en 1994. Le statut de victime du nazisme leur est très rarement reconnu par la justice allemande. Ce n'est qu'en 2008 qu'un monument à leur mémoire est inauguré à Berlin. En 52 minutes, Homosexuels et lesbiennes face au nazisme rappelle l'importance de se souvenir où a mené la haine anti-queer.

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>> Homosexuels et lesbiennes face au nazisme, de Michel Viotte, diffusé sur France 5 le dimanche 12 mai, à 22h40.

Crédit photo : France Télévisions

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