Volvic Volcanic Experience 2024 : le bluff de Yannick Noël, la sagesse d'Alexandre Béraud
Le trail, ce n’est pas seulement courir et parfois marcher. Il faut aussi être un bon joueur de poker. On ne va pas conseiller à Yannick Noël de délaisser l’ultra pour s’asseoir à une table de casino, mais on ne peut pas lui retirer la grande qualité de bien cacher son jeu. Malgré le manque de repères, il figure toujours au sommet de la Volvic Volcanic Experience (VVX).
Favori et tenant du titre sur l’Expérience Chaîne des Puys - Faille de Limagne (112 km, 3.500 m de dénivelé positif), il a signé un doublé qui semble venir de loin quand on prête l’oreille, ce vendredi, à Volvic sous un soleil revenu à temps. Une simple impression. Cette nouvelle édition de la VVX lui a surtout donné l’occasion d’exploiter d’autres atouts.
« J’ai fait un coup d’intox, répond-il. Je fonce dès le début et j’essaye de griller tout le monde, mais je l’ai payé à la fin où j’explose quand même. Je manque notamment de fraîcheur sur la dernière heure de course, mais c’est normal car je n’ai pas le volume suffisant. Je voulais revenir et faire le 112 km en prévision de la suite de la saison ».
Un drôle de bluff gagnant alors. Yannick Noël signe en effet la passe de deux en 9h06’30’’, soit un quart d’heure de moins que l’an passé. Pas mal pour un athlète en manque de repère et sans concurrent. Son dauphin, Antonin Marécaille termine à plus de vingt minutes, alors que Manon Campano signe une superbe septième place au scratch en 11h39’13’’.
Une histoire de lentilles, de tri et de caisseDans le genre, la performance d’Anaïs Dachet sur les 46 km (1.700 m de D+) de l’Expérience Impluvium de Volvic fait également référence. La Roannaise termine à la sixième place au général en 4h00’53’’ d’une course remportée par Frédéric Galéry en 3h49’51 devant le Postier clermontois Vincent Fadi à moins de vingt secondes.La Thiernoise Sophie Cottin termine première féminine du 82 km. Photo Franck BoileauL’autre plat de résistance de cette VVX, l’Expérience Terra Volcana (82 km, 2.700 m de D+), reste la chasse gardée de l’Auvergne avec la victoire d’Alexandre Béraud en 7h18’31’’ avec une confortable avance sur Florent Pianezzola et un succès féminin au crédit de Sophie Cottin en 9h02’44’’.
« Je m’étais inscrit sur le 112 km, mais je traîne une blessure à la jambe depuis trois mois, concède le Vichyssois. Du coup, j’ai basculé sur le 82 km sans aucune ambition compétitive. Je voulais préserver ma jambe, si possible finir et prendre du plaisir. C’est parti très fort devant, trop fort même. On a trié les lentilles au fur et à mesure et les autres sont passés à la caisse. A partir de Ténuzet au 49e km, j’étais rôti ». Pas faux oui, mais beaucoup moins que les autres.