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Bien plus qu'une épicerie, l'association Au panier d’Auzon, en Haute-Loire, est un véritable lieu de vie

Bien plus qu'une épicerie, l'association Au panier d’Auzon, en Haute-Loire, est un véritable lieu de vie

L’épicerie associative Au panier d’Auzon vient de réemménager dans ses anciens locaux. Dans ce véritable lieu de vie, les habitants du village et des alentours trouvent tout ce qu’ils leur faut.

"On pensait jouer à la marchande." Maryse Font le dit sur le ton de l’humour. Mais, lorsque l’idée d’une épicerie associative a été posée sur la table à Auzon, tout le monde se voyait déjà retomber en enfance où la caisse enregistreuse faisait des 'bips' et la monnaie se rendait seule.

C’était il y a maintenant quatre ans. "L’initiative vient du président précédent, lorsque l’épicerie du village a fermé. C’est le Covid qui nous a poussés. C’était drôle, on se voyait en cachette pour faire des réunions", se remémore la présidente. Au panier d’Auzon a officiellement vu le jour le 7 juillet 2020. "Au début, on devait être ouvert sur une période limitée. Ça devait durer l’été."

Chiffre d’affaires, TVA… La vraie vie commerçante

Le succès a montré aux bénévoles que fermer aurait été une mauvaise idée. "L’idée était de proposer des produits locaux, mais aussi du tout-venant, des choses pour dépanner." Lorsqu’ils ont commencé à démarcher les producteurs, ils ont rapidement vu que ça allait fonctionner. "On a une trentaine de producteurs aujourd’hui" proposant des œufs, pâtes, pâtés, bières, fromages, yaourts, salaisons… Le tout, provenant de 15 à 20 km à la ronde, parfois même livré jusque devant le local, 13 rue des Anciens Francs.

"Ce que l’on souhaitait, c’était apporter de bons produits à une population qui n’a pas forcément les moyens, qui ne peut pas se déplacer. Quand on a contacté les producteurs, on leur a dit : 'on ne sait pas si ça va fonctionner, ni quand on pourra payer', sourit-elle. On était tous fous !" Quasiment quatre ans plus tard, l’euphorie est un peu redescendue.

L'épicerie propose des œufs, pâtes, pâtés, bières, fromages, yaourts, salaisons...L’équipe a toujours autant envie de rendre service, mais… "On a dû se plonger dans le chiffre d’affaires, la TVA, prendre une experte comptable." La vraie vie d’entreprise que Maryse, agricultrice, connaît bien.  "Quand on s’est lancé on n’imaginait pas le devenir de cette épicerie", reconnaît-elle.

La sonnette ne cesse de tinter

Ce mardi d’avril, la sonnette de l’entrée ne cesse de tinter. Signe que les clients sont au rendez-vous. Depuis quelques jours, ils découvrent des lieux flambant neufs. "La municipalité a fait des travaux chez notre voisine, au Café des simples. Après, ça a été notre tour. Avant, l’hiver il faisait 7°C et l’été 30 !" Six mois après avoir accueilli les clients dans la salle polyvalente, les bénévoles se font à la nouvelle organisation.

Le vice-président a imaginé les étagères, le menuisier du village les a créées et tout est en place. "On a maintenant une belle zone de stockage" en lieu et place d’une salle insalubre auparavant. Pâtes, tomates, poireaux, riz, eaux, yaourts… Tout a retrouvé sa place, sans voir les prix augmenter. "Sur certains produits, on est moins chers que la concurrence", assure Maryse Font.

Ce que j’aime, c’est cette convivialité, ce contact

Même sans cet argument-là, la clientèle serait au rendez-vous. Joëlle vient de Saint-Martin-d’Ollières exprès. "Je n’ai rien là-haut. Il faut faire 10 km dans la montagne pour trouver une petite épicerie qui sera plus chère qu’ici." À Auzon, elle "croise des gens", discute et se fait conseiller par les bénévoles. C’est l’avantage d’une structure comme celle-ci. "Ce que j’aime, c’est cette convivialité, ce contact. En plus, on fait travailler des producteurs locaux."

Une quinzaine de bénévoles

La quinzaine de bénévoles qui se relaient du lundi au dimanche apprécie également de voir du monde. "On sent que c’est important pour les habitants d’Auzon et ceux des alentours, indique Christiane, une bénévole. Les personnes âgées viennent à pied avec leurs petits chariots. Sans, elles devraient demander à des voisins car elles ne sont pas motorisées."

Lorsque l’on pousse la porte d’Au panier d’Auzon, il y a "toujours deux bénévoles", précise Maryse. "Finalement, avec ce fonctionnement, ce n’est pas lourd et c’est très agréable", ajoute Jacqueline. Ici, tous ont appris de nouveaux métiers, car pas forcément commerçants auparavant. Ils ont même appris à maîtriser les applications de téléphone : "On propose des paniers Too Good To Go". Ce qui signifie que les produits à dates courtes sont vendus à bas prix. Pour qu’il y ait un minimum de perte. Avec cette envie et cette motivation, rien d’étonnant à voir l’épicerie cartonner !

Maryne le Goff

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