Mort annoncée du lycée Auguste-Aymard d'Espaly, "choc des savoirs" : des enseignants et parents sous le choc

La grogne se poursuit avec un nouveau rassemblement mardi à l’inspection académique auquel s’étaient joints les personnels d’Auguste-Aymard.

Devant les services départementaux de l’Éducation nationale où ils s’étaient rassemblés, mardi à la mi-journée, enseignants et parents d’élèves ressentaient comme une double peine. Les grévistes soutenus par des familles répondaient à un mouvement national d’action à l’appel des organisations syndicales pour dénoncer une fois de plus, la réforme du « choc des savoirs » qui doit se mettre en place dans les collèges à la rentrée prochaine. Une délégation devait être reçue par les services de l’inspecteur d’académie.Il y avait aussi beaucoup d’amertume et de peine après l’annonce de la disparition annoncée pour 2027 du lycée professionnel Auguste-Aymard d’Espaly-Saint-Marcel. Les instances du rectorat et de la Région sont venues l’annoncer, jeudi 2 mai. La plupart des formations serait transférée. Pour les syndicats, « un tel projet de restructuration raye de la carte des filières qui permettent une réelle insertion professionnelle de la jeunesse. Pour preuve, la filière CAP menuiserie pleine à craquer, disparaîtra ». Des personnels, en grève reconductible, s’étaient joints au mouvement qui se poursuivra dans les semaines à venir. Les enseignants veulent toutefois rassurer les familles, confirmant qu’ils « emmèneront les jeunes au diplôme » en 2024. Quant au « choc des savoirs » au collège, qui équivaut pour bien des profs à un « tri des élèves » avec les groupes de niveaux, cette réforme suscite de vives oppositions depuis la grève du 29 avril, avec, ici ou là, des opérations « collèges morts », des réunions publiques et autres mobilisations. Des collèges comme Allègre par exemple se posent la question sur la manière dont ils vont pouvoir appliquer la réforme. Le fond du problème soulevé par le monde enseignant est bien celui du manque de moyens - et de remplaçants en particulier.La grogne ces derniers jours est de plus en plus vive à Aurec-sur-Loire, Monistrol-sur-Loire, Saint-Didier-en-Velay, Lafayette au Puy. Cette colère s’exprimera à nouveau le 25 mai (un samedi), jour de mobilisation nationale qui débutera au Puy par une réunion publique.

 

Philippe Suc