Les Jeux Olympiques antiques comme si vous y étiez avec des collégiens de Victor-Hugo, à Tulle

Les Jeux Olympiques comme au temps des Grecs, voilà ce qu'ont disputé les élèves latinistes et hellénistes du collège Victor-Hugo, à Tulle, ce vendredi 17 mai, dans le parc de l'Auzelou. Émulation et plaisir garantis !

Pas de toges, encore moins de corps nus comme on en voyait, aux origines, sur le stade d'Olympie. Mais une soixantaine d'adolescents tout sourire, élèves de l'option Langue et culture de l'Antiquité, de la 5e à la 3e, au collège Victor-Hugo, à Tulle, qui rivalisent d'énergie et de bonne humeur.

Toute la journée, ce vendredi 17 mai, sous la férule des bénévoles de l'association ACTA, spécialisée dans l'archéologie expérimentale et les reconstitutions historiques (combats de gladiateurs notamment), ils ont remonté le temps, s'offrant une expérience unique : disputer des Jeux Olympiques à la mode antique. Des épreuves - discobole et lancer de javelot, pancrace et pugilat, saut en longueur avec des poids et, classique, course sur un stade ovale.

"Se fondre dans les personnages"

"C'est sympa, apprécient Victoire, Maylis et leurs copains-copines entre deux ateliers d'entraînement. Ça permet de mieux se rendre compte de ce qu'on apprend dans les livres. C'est autre chose de se fondre dans les personnages et le décor des Jeux Olympiques. Ça permet de se cultiver, tout simplement." Et sans doute aussi, de suivre les JO parisiens avec un autre œil.Des techniques de départ à apprivoiser.

Avant de s'exercer aux clés de bras ou aux techniques de départ et de virages en course - "en fait, il n'y a pas de règles", s'amuse Victoire -, les élèves ont suivi, en classe, une conférence sur l'archéologie expérimentale. Sur des vases grecs, "ils ont appris à interpréter des scènes de Jeux pour en déduire les règles du pugilat ou du pancrace", explique Anne Bliesenick, leur professeure de lettres classiques.

Remonter aux sources de l'esprit grec

Puis, dans le parc de l'Auzelou, place aux entraînements et, dans l'après-midi, à de véritables olympiades. "Les JO, on en parle beaucoup, reprend Anne Bliesenick. Ça permet d'ancrer la notion de sport antique dans une culture scolaire, livresque, mais aussi dans le corps. Et c'est l'occasion de réfléchir à ce qu'on sait des Jeux, aux civilisations qui nous ont précédées et aux vestiges qu'elles ont laissés dans nos vies actuelles. De vouer un sens à ce qu'on vit actuellement."

C'était une manière de sacraliser l'homme, ses vertus, sa force et sa capacité surtout à se surpasser soi-même sans écraser l'autre. L'émulation, c'est ça l'esprit grec.

Elle poursuit : "Ce qui est intéressant, c'est de connaître l'esprit antique des Jeux, qui était totalement différent de ce qu'on voit aujourd'hui. L'amour de la compétition et du combat, on le connaît mal." Disputés pendant un siècle, de -776 à -276 environ, ces Jeux Olympiques antiques constituaient "une vraie période de trêve militaire et, quoi qu'il arrive, c'était sacré, ils se tenaient. C'était une manière de sacraliser l'homme, ses vertus, sa force et sa capacité surtout à se surpasser soi-même sans écraser l'autre. L'émulation, c'est ça l'esprit grec."

Un esprit qui a séduit les ados de Victor-Hugo.

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Blandine Hutin-Mercier