Il écope d'une peine de prison aménagée après un "pétage de plombs"

Le tribunal de Cusset a condamné un homme à 18 mois de prison, dont 12 mois de sursis, ce jeudi 16 mai. Ce dernier a commis une série d’infractions, le 16 avril, entre Abrest et Vichy.

"J’ai complètement pété les plombs. Ce n’était pas du tout moi. Dans mon état normal, je n’aurais jamais fait ça et je regrette énormément". C’est par ces mots que le prévenu a pris la parole, jeudi, devant le tribunal. Poursuivi pour neuf chefs d’inculpation, il a fait sept victimes, dont la moitié sont des policiers.

Le 16 avril dernier, il est accusé d’avoir dégradé le portail de l’un de ses voisins, avant de tenter d’extorquer de l’argent sous la contrainte d’une arme, à Abrest.À deux autres reprises, il pointe son arme de poing sur un automobiliste, puis sur l’une de ses voisines. Heureusement, il ne fera pas feu, ignorant alors que son arme est chargée de trois balles. 

De toute façon, je ne me rappelle de rien.

Altération du discernement avérée

Rapidement interpellé, il monte dans la voiture de police sans résistance. Mais, une fois dans l’habitacle, un nouvel accès de rage le saisi : il insulte, menace de mort, donne des coups et blesse deux policiers. Respectivement à l’arcade et au genou. Chez lui, sont retrouvées une carabine, une arbalète et des dizaines de munitions.Son jugement, reporté pour mener une enquête sociale et psychologique, a révélé une altération de son discernement au moment des faits. Lui explique que le sevrage de cocaïne qu’il s’impose alors depuis un mois est à l’origine de son "pétage de plombs".

L’artisan n’arriverait alors plus à travailler et souffrirait de crises paranoïaques.Un état auquel s’ajoute la prise d’un traitement pour un double cancer. Le prévenu a aussi intégré le programme Respire (*) depuis son incarcération.

Je pensais être condamné, mais ce n’est pas le cas. J’ai décidé d’arrêter la cigarette, d’en finir avec toutes mes addictions.

Une "multiplicité d'infractions"

Les parties civiles, représentées par Me Barnoud et Me Bloch, ont fait valoir le traumatisme ressenti par les victimes, notamment celles mises en joue avec une arme de poing. Et ce, "sans raison".

La procureure, Fabienne Cancelier, a souligné la "multiplicité des infractions", tout en prenant en compte "la personnalité particulière du prévenu, les armes retrouvées chez lui et ses précédentes condamnations". Elle a requis 24 mois de prison, dont 12 mois de sursis, ainsi que l’interdiction de porter une arme pendant 10 ans.

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De son côté, l’avocat de la défense, Me Tessier, a demandé un aménagement de peine, ne niant pas les faits commis par son client.

Après délibération, le tribunal l’a condamné à 18 mois de prison, dont 12 mois de sursis. Il effectuera ses 6 mois d’emprisonnement ferme sous bracelet électronique.

(*) Programme pour les personnes dont l’impulsivité et l’agressivité sont un facteur de risque. 

Au tribunal, Chloé Goigoux