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SOS Homophobie a dévoilé son rapport 2024 : "La haine en ligne ne cesse de se développer"

SOS homophobie est une association qui a vu le jour il y a 30 ans. Son rôle : « aider et soutenir les victimes LGBTI (*) de l’intolérance et de la haine ». Elle s’investit aussi dans différentes missions comme la sensibilisation en milieu scolaire, via un agrément du ministère de l’Éducation nationale, l’organisation d’événements ou encore le soutien et l’accompagnement juridique. Elle dispose de plusieurs délégations à travers la France. L’Auvergne en compte deux. L’une qui couvre le Puy-de-Dôme, le Cantal et la Haute-Loire avec une quinzaine de bénévoles actifs. La seconde est sur le département de l’Allier. 

« En 2023, nous avons réalisé 58 interventions dans les lycées et collèges auvergnats et nous avons pu interagir avec 1.700 élèves. Nous prévoyons également de réaliser un LGBT City Tour à Clermont-Ferrand qui démontrerait que la ville est accueillante pour toutes les personnes LGBT et qui permettrait aussi d’apprendre des choses sur la métropole », précise Mickaël Gérard-Depalle, délégué Auvergne de l’association.

SOS Homophobie a aussi la particularité d’être aujourd’hui le seul observatoire des LGBTIphobies en France. Chaque année, elle réalise un rapport. Pour le constituer, l’association s’appuie sur la collecte d’informations reçues via sa ligne d’écoute, sur son chat’écoute et par mail.

Une augmentation des cas recensés

SOS homophobie a recensé, pour l’année 2023, 2.377 cas de LGBTIphobie. Ce chiffre est issu du traitement des 2.085 témoignages (un témoignage pouvant recouvrir plusieurs cas de LGBTIphobies) qui, par ailleurs, est supérieur aux années précédentes, avec 1.506 témoignages pour l’année 2022 et 1.515 pour l’année 2021.

« Mais il est difficile de généraliser quant à une augmentation significative des LGBTIphobies en France, ces témoignages ne représentant qu’une infime partie des violences et discriminations vécues chaque jour par les personnes LGBTI. C’est pour cela que nous demandons une étude nationale, qui se baserait sur un volume plus conséquent et donc plus proche de la réalité. »

Ce rapport 2024 souligne également la hausse de la haine en ligne. « Elle représente 23 % des cas de LGBTIphobie, contre 17 % en 2022. Nous déplorons aussi que les sites de rencontre permettent à des individus d’attirer des personnes dans des guets-apens homophobes. Il y aurait eu d’ailleurs deux cas sur le département ces deux dernières années. Il est urgent d’apporter des solutions de modération sur les réseaux sociaux et sur toutes les plateformes numériques », insiste Mickaël Gérard-Depalle.

Un mal de vivre latent

Le rapport souligne également que l’expérience des personnes LGBTI est aussi marquée par un mal de vivre latent dans 13 % des cas. Il se conjugue avec toutes ces agressions quotidiennes dans les lieux publics (10 %), les commerces et services (11 %), dans la sphère privée (8 %) ou professionnelle (6 %).

« Je me pose souvent la question de savoir combien de temps notre association devra encore exister. Notre souhait serait qu’elle meurt, car cela signifierait que nous n’avons plus besoin de nous, or, ce rapport souligne malheureusement un environnement qui se dégrade pour l’ensemble des personnes LGBTI », regrette Mickaël Gérard-Depalle. 

(*) Le sigle LGBTI englobe une large catégorie de personnes, notamment celles qui s’identifient comme lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes.

Ligne d’écoute : 01.48.06.42.41

Texte : Stéphanie Merzet

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