Quoi voir, quoi faire au festival Graines de mai 2024 ?
« Oups j’ai raté », constate Anatole affligé. Avec ce gimmick, l’accordéoniste provoque l’empathie de son jeune public.
Les quatre cents écoliers, lors des quatre représentations de La Boîte à bretelles, jeudi et vendredi, ont ri souvent, autant qu’ils ont tenté d’aider l’artiste en mauvaise posture.Le scenario devrait se répéter, aujourd’hui à 18 heures.
Anatole veut présenter son premier concert, mais les chaises s’en mêlent. Toutes celles sur lesquelles il tente de poser son auguste séant couinent, glissent ou plient. Impossible de jouer correctement. Maladresse et malchance se succèdent.
Alors Anatole tente des incantations. Méthode Coué. « La chance sourit aux champions » ; « Je dis oui à la vie et la vie me sourit ». Mais, même le pupitre fait des siennes.
Malgré tout, le musicien parvient à jouer des compositions, « trash musette », puis « house musette », parce que son objectif est de « montrer que l’accordéon peut être fun ». Il en présente trois différents au public, un accordéon bisonore et un concertina faits main par des luthiers, puis un Roland « en peau de pétrole ».
L’humour et le second degré permettent de sentir que, sous Anatole, transpire Francis Thevenin, un artiste originaire de Chantenay-Saint-Imbert. « Moi, je voulais faire du hip-hop, mais dans mon village, j’avais le choix entre le groupe folklorique et la fanfare. Je n’ai rien contre la fanfare, mais devenir alcoolique à 16 ans… »
Voilà comment l’accordéoniste se retrouve à faire du skate board sur une bombonne et à danser avec ses partitions, « parce qu’on a le droit de rater. »
Francis Thevenin est membre de la compagnie Les Petits Détournements, qui existe depuis 15 ans, s’est déjà produit plusieurs fois pour Graines de mai. En 2023, en trio, ils avaient présenté Les Songes d’Elisabeth.