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L’interconnexion entre Le Bouchet-Saint-Nicolas et Landos se précise

L’interconnexion entre Le Bouchet-Saint-Nicolas et Landos se précise

En visite sur le plateau volcanique, le préfet Yvan Cordier a apporté une nouvelle rassurante aux élus. L’Agence de l’eau devrait valider la demande de transfert des fonds nécessaires à la concrétisation du projet d’interconnexion entre Le Bouchet et Landos.

Ça coulait de source. Mercredi, c’est avec l’eau, sujet de préoccupation majeur, que se sont ouverts les échanges avec le préfet Yvan Cordier, à la salle polyvalente du Bouchet-Saint-Nicolas, sur cette commune du plateau volcanique en proie à des difficultés d’approvisionnement en eau potable depuis le printemps 2022.Invité par les élus de la Communauté de communes des pays de Cayres-Pradelles, le représentant de l’État, accompagné par la sous-préfète du Puy Nathalie Cencic, a profité de l’occasion pour apporter une nouvelle rassurante à ses hôtes. « L’Agence de l’eau Loire-Bretagne, leur a-t-il annoncé, a répondu positivement à la demande de transfert des subventions », nécessaires à la réalisation du projet d’interconnexion entre Le Bouchet et Landos.

Ces aides conséquentes devaient au départ être octroyées dans le cadre du raccordement des réseaux avec une autre commune, celle de Saint-Haon, mais cette piste n’ayant pas abouti (suite au vote contre de la commune, NDLR), « le plan B » d’interconnexion avec Landos avait dû être réactivé. « C’est un choix qui est aujourd’hui acté », a rappelé mercredi, le conseiller départemental Rémi Barbe.Bien qu’informel à ce stade, l’accord ayant été délivré verbalement, l’approbation de l’Agence de l’eau était très attendue. Car à moins d’un nouveau coup de théâtre (les élus de Landos doivent encore se prononcer en conseil municipal, la semaine prochaine), elle est gage d’une solution d’approvisionnement pérenne pour la commune du Bouchet et ses habitants, dont les besoins en eau sont assurés par le lac volcanique depuis bientôt deux ans (*). Une mesure « dérogatoire » pour faire face à une situation exceptionnelle qui ne peut perdurer, quoi qu’en pense Philippe Cham (maire de Saint-Christophe-d’Allier), pour qui « il aurait été plus simple et moins coûteux » d’alimenter la commune du Bouchet avec l’eau du lac ad vitam aeternam plutôt que « d’aller la puiser dans le marais de Landos ».

Les travaux d’interconnexion (comprenant notamment la réhabilitation des réservoirs et de la station de pompage de Landos) auront effectivement un coût « à peu près équivalent », d’après Paul Braud, le président de la Communauté de communes des pays de Cayres-Pradelles, à celui du projet initial de raccordement avec Saint-Haon, soit 1,7 million d’euros, « financés à hauteur de 70 % par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne ». Et si le fameux plan B se déroule sans accroc, les premiers coups de pioche pourraient être donnés « dès septembre », selon Philippe Cathonnet (Lafarre). Reste à la commune de Landos à témoigner sa solidarité et à poursuivre le travail engagé sur son réseau d’eau « fuyard » pour mieux redistribuer sa richesse…

Ophélie Crémillieux

(*) L’autorisation de pompage a d’ailleurs été récemment renouvelée par les conseillers départementaux pour une durée de six mois, à raison de 120 m3/jour, dans l’attente d’une solution pérenne.

Chiffres clés

38 Sur les vingt communes de la communauté de communes des pays de Cayres-Pradelles, quelque 38 captages (soit deux par commune, en moyenne) ont été recensés à l’occasion d’une étude menée à la demande de la collectivité présidée par Paul Braud.296 Le réseau de distribution de Cayres-Pradelles s’étend sur 296 km. « C’est beaucoup quand on sait qu’il faut en rénover une bonne partie et que cela représente un lourd investissement », a commenté Paul Braud.1,20 Sur le plateau volcanique, le prix moyen de l’eau est légèrement en deça de 1,20€/m3. Il s’agit pourtant du tarif minimum que les communes doivent appliquer si elles souhaitent « bénéficier du contrat de résilience », a rappelé le préfet, Yvan Cordier.

À l’ordre du jour

Sécurité

Au terme de trois heures d’échanges, le préfet a souhaité prendre le pouls des élus au sujet d’une thématique qui lui est chère : la sécurité. En la matière, force est de constater que le plateau volcanique est somme toute « assez préservé », ont consenti, d’une même voix, les maires du territoire que le représentant de l’État a néanmoins tenu à rassurer. « La phase Jeux olympiques et paralympiques de Paris ne va pas se traduire par une diminution de la présence des forces de l’ordre », auxquelles il a été demandé « de ne pas prendre de congés, entre le 15 juin et le 15 septembre ».

Par ailleurs, Yvan Cordier a informé les élus de l’élaboration d’un « bouclier sécurité » avec la Région pour lutter contre les cambriolages et les trafiquants de drogue qui « évitent la A 75 » et empruntent les grands axes de la Haute-Loire dans un souci de discrétion. Dans ce cadre, les caméras installées le long de la RN 88 et de la RN 102 pourraient être « couplées avec des Lapi », ces voitures équipées d’un dispositif de lecture automatisée de plaques d’immatriculation…

Forêts. À l’occasion de la visite du préfet Yvan Cordier, et de la secrétaire générale, Nathalie Cencic, le président de la Communauté de communes des pays de Cayres-Pradelles a fait part de ses griefs concernant les services de l’Office national des forêts. « En raison du vent et de la neige, on observe d’importants dégâts dans les forêts domaniales et sectionales. Il y a beaucoup d’arbres cassés, de chemins obstrués… et on a le sentiment que l’ONF ne se préoccupe pas de la situation », a-t-il indiqué. En réponse à ces plaintes, le représentant de l’État a assuré qu’il allait « faire passer le message », avec d’autant plus de facilité que l’ONF occupe des locaux au sein de la préfecture, tout en réaffirmant le sérieux des services. Yvan Cordier a également rappelé à Paul Braud que les forêts domaniales (gérées par l’État) ne représentent que 10 % de la surface boisée en Haute-Loire, l’immense majorité des parcelles étant privées. Ce faisant, l’interlocuteur n’était peut-être pas le bon…

Tourisme. C’est par une visite de terrain que s’est achevée la rencontre préfectorale sur les terres volcaniques. Après les discussions, élus et représentants de l’État se sont rendus au gîte d’étape La Retirade, situé dans le bourg du Bouchet-Saint-Nicolas, que son propriétaire, la Communauté de communes des pays de Cayres-Pradelles, prévoit d’agrandir (grâce à l’acquisition d’une maison attenante) et de réhabiliter. Le petit cortège a ensuite rendu visite à un agriculteur, qui a équipé la toiture de son exploitation de panneaux photovoltaïques.

Plan loup

En réponse à la question d’un élu, le préfet a rappelé qu’un nouveau Plan loup a été adopté en février dernier, et avec lui, « des facilitations de tirs simples ». Si la Haute-Loire ne recense « aucune meute » sur son sol et que peu d’attaques (*), « un dispositif d’aides concrètes pour les éleveurs » sera communiqué prochainement ainsi que la liste des zones dites « non-protégeables », où les tirs de défense et de prélèvements peuvent être autorisés sans que les troupeaux bénéficient de mesures de protection.

(*) Selon le préfet, « une dizaine d’attaques » pour lesquelles la responsabilité du loup est non-exclue a été recensée en Haute-Loire, en 2023.

«L’occasion d’affirmer la place et les besoins du collège»

Le projet de Territoire éducatif rural, souhaité par le préfet, a été évoqué.La visite d’Yvan Cordier au Bouchet-Saint-Nicolas a été l’occasion pour Paul Braud, de faire un point d’étape sur le Territoire éducatif rural (TER), « un outil » que le préfet prescrit au territoire de Cayres-Pradelles.

S’il leur est conseillé, compte tenu de la baisse démographique qui fait craindre des suppressions de postes dans les années à venir, les élus avancent prudemment sur ce dossier sensible qui soulève bien des inquiétudes. Celles de Paul Braud n’ont d’ailleurs pas été levées suite à sa récente visite à Paulhaguet, où le dispositif est en place depuis 2022.

Sa crainte, outre les regroupements d’élèves, c’est que les conseillers communautaires aient finalement peu de prise sur le projet éducatif. « On aimerait que les élus aient la main dessus et pas l’Inspection académique », a redit le président de la collectivité, regrettant au passage que « cette passoire énergétique » qu’est le collège de Landos ne puisse pas renvoyer une image plus positive, faute de moyens alloués par le Département pour le rénover.

Des moyens justement, c’est ce que promet le préfet. « On vous soutiendra », a-t-il réaffirmé, indiquant, à titre d’exemple, que l’équipe éducative de Paulhaguet dispose de 30.000 €/an (pendant 3 ans), dans le cadre du Territoire éducatif rural. Celui-ci permettrait d’ailleurs, selon Rémi Barbe, « de renforcer la position du collège Stevenson. C’est peut-être l’occasion, a renchéri le conseiller départemental, d’affirmer la place et les besoins de l’établissement » pour que ce dernier devienne « prioritaire » aussi bien aux yeux du Département que des parents.

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