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La mobilisation du monde éducatif contre le "choc des savoirs" perdure

La mobilisation du monde éducatif contre le

Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, SUD Education, la CGT éduc’action et la FNEC-FP FO, le Sgen-CFDT, Unsa-éducation, la FCPE, et des syndicats lycéens appellent "celles et ceux qui se retrouvent dans le projet d’une école publique, laïque et émancipatrice à manifester pour l'école publique et pour dire non au +choc des savoirs+", selon un communiqué commun.

A Paris, un cortège s'élancera de la place de la Sorbonne à 13H00 en direction de la place de la Bastille.

Annoncée par le Premier ministre Gabriel Attal lors de son passage rue de Grenelle, la réforme dite du "choc des savoirs" est une kyrielle de mesures censées élever le niveau des élèves.

L'une d'elles est particulièrement contestée par une très large partie du monde éducatif: l'instauration de groupes de niveau, en français et en mathématiques au collège.

La ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet préfère parler de "groupes de besoins". Les textes officiels donnent une certaine souplesse à chaque établissement pour les mettre en oeuvre.

Les "groupes" entreront en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et de cinquième, et à partir de la rentrée scolaire 2025 pour les classes de quatrième et de troisième.

"Nous avons l'ambition de réussir une grande mobilisation samedi car l'arc rassemblé est très large", explique Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. "Il y a urgence, car l'école est à un point de bascule, le remède qu'on lui applique l'affaiblit plutôt que de résoudre les problèmes."

Concernant les groupes de niveau, M. Teste juge que "le pays ne veut pas de cette école où on trie les élèves, où on en éjecte certains".

"Dans le mur"

"L'idée est de se mobiliser pour que les effets d'un certain nombre de propositions autour du choc des savoirs (groupes de besoins, prépa seconde, généralisation du SNU, l'éventuelle généralisation de la tenue unique), soient les moins importants et pour qu'un certain nombre de ces dispositifs ne se réalisent pas", a dit Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d'établissements.

La contestation contre la réforme a pu prendre une tournure judiciaire avec le rejet fin avril par le Conseil d'Etat d'un recours en référé contre l'arrêté créant ces groupes déposé par la fédération syndicale Unsa Education.

Elle s'enracine aussi localement.

A Nantes, dans les quartiers populaires de l'Ouest, les enseignants du collège La Durantière -- qui compte 350 élèves et une quarantaine de profs -- ont décidé de ne pas appliquer la réforme du "choc des savoirs" et plus particulièrement les groupes de niveau. Ils affirment dans un communiqué qu'ils "utiliseront tous les moyens réglementaires à leur disposition".

"C'est l'objet de cette réforme : trier les élèves. On trouve cela injuste", déclare à l'AFP Nathalie Peres, 45 ans, prof de français dans cet établissement classé REP.

Selon elle, "dans les établissements d'éducation prioritaire, où le public est très fragile, il y aura des groupes qui vont multiplier les difficultés et on ne peut pas faire progresser les élèves comme ça. On est pour l'hétérogénéité, on sait travailler avec l'hétérogénéité, on sait faire progresser les élèves comme ça", assure cette professeure syndiquée au Snes-FSU.

A Pélissanne, petite commune des Bouches-du-Rhône mitoyenne de Salon-de-Provence, parents d’élèves et enseignants ont organisé jeudi une réunion publique devant le collège Roger-Carcassonne pour échanger sur les "dangers" de la mise en place du "choc des savoirs".

"Ça aurait pu partir d'une bonne intention mais ce qui nous inquiète c'est une énième réforme à moyens équivalents et sans enseignants supplémentaires, on va forcément dans le mur", dénonce Bettina Toulouse, présidente de la FCPE de ce collège.

Elle l'assure: "ça va participer à mettre de côté certains élèves". "Je redoute même la stigmatisation qui pourrait se produire quand les élèves vont comprendre qu'ils seront dans des +groupes+ différents et la stigmatisation participe à une forme de harcèlement scolaire"

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