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Comment des lycéens accueillent des grands noms de la musique à Saint-Flour ?

Comment des lycéens accueillent des grands noms de la musique à Saint-Flour ?

Depuis hier et ce soir encore, le Spring festiv’ vit sa 11e édition au gymnase de la Vigière. Mais derrière les concerts de Soviet Suprem ou Cali, il y a beaucoup de travail, bénévole.

«Passe moi les mange debout ! -Les tiges de bambou ? -Non, les mange debout. » Difficile de se comprendre quand on est en équilibre sur des palettes, en train de porter de gros bidons… Nous sommes jeudi, en début d’après-midi, et les grandes manœuvres commencent au lycée Saint-Vincent. Six véhicules sont alignés dans la cour, et les élèves de terminale Sapat les remplissent de la masse de matériel stockée dans l’établissement. Le but ? Transformer le gymnase de la Vigière en vrai lieu de festival. Pour accueillir, 36 heures plus tard, le public et des artistes de renom.Une nouvelle phase d’un travail entamé dès le début de l’année. Et qui les a vus, avec l’association porteuse de l’événement, participer à la programmation, démarcher les sponsors, s’occuper de la communication… Là, c’est la phase ultra-active.L’après-midi sera faite de maints allers-retours entre la ville haute et la ville basse, où les attend un gymnase nu, hormis la scène et le barnum pour le bar, installés par les services techniques de la Ville. Certains y resteront jusqu’à 5 heures du matin !

preparation spring festivQuestions

« Ils ont sacrément bien bossé ! » souriait, hier matin, Miriame Chabanier, une des enseignantes chapeautant le projet, en arrivant à la Vigière, passant sous l’échelle où certains disposaient l’enseigne du festival. Les bars commencent à être placés, la scène est bien avancée. Mais, si l’ancien vestiaire, complètement redécoré, a bien des allures de loges, il reste un petit problème. Olfactif. « Madame, je vous jure, quand je suis arrivée j’ai cru que j’allais vomir » lui lance Judy, une élève, tandis qu’elle récure un frigo. « Il faut qu’on aère, et qu’on tire un peu d’eau » tranche la prof.Qui, à chaque pas, fait face à une nouvelle question. « Madame, on l’installe où le bar ? » « Madame, c’est à vous que je donne la facture pour la peinture ? » « Madame, on fait quoi pour ce comptoir, il est pas d’aplomb ? » Madame, madame, madame… « c’est comme ça toute la journée, rigole-t-elle. Je leur ai dit de m’appeler Miriame, ils n’ont pas pris le pli. »

Fait maisonpreparation spring festiv

Mais s’ils doutent dans les initiatives à prendre, les élèves sont au taquet pour bosser. Et peu à peu, l’endroit perd ses allures de gymnase. Même les panneaux de basket, gentiment raillés par la chanteuse de Belfour l’an passé, sont cachés par d’immenses totems. « C’est le résultat d’un projet artistique qu’on a fait en classe cette année, précise Miriame Chabanier. Chaque année, comme ça, on en rajoute. C’est bien, ça décore la salle, mais ça fait toujours plus de bordel à transporter ! » Et c’est l’esprit du festival, le côté « fait maison », qui va jusqu’à la restauration du public, proposée par les élèves de TCVA.

Multitâches

La technique, par contre, c’est le rayon de Sébastien Julhes. L’ancien batteur des Oddments, et bénévole de la première heure, fait profiter de son expérience en la matière. Une clef de 16 à la main pour monter les barrières, assisté de Laurent Thore, et les écouteurs du téléphone aux oreilles pour répondre aux innombrables sollicitations de dernière minute, il raconte : « pour le son et les lumières, on fait appel à un prestataire, Moov event. Tout le reste, on le gère, du montage des abords de la scène au démontage en passant par les changements de plateau ou le planning des artistes. C’est du 5 heures du mat’ tous les soirs, mais on aime ça. »Et forcément, il y a toujours un grain de sable dans les rouages. En l’occurrence, hier, le groupe Soviet Suprem, qui n’est arrivé qu’après 18 heures. « Ils veulent faire 2 heures de balance (le réglage des sons sur scène, ndlr), ben non, ce sera 45 minutes. À 19 heures, les techniciens mangent, et après on débute le festival, c’est comme ça, et ça va le faire. » Et Cali, ce ne sera pas trop compliqué à gérer ? 

 Non, lui et son équipe sont super pros, et sympas. C’est souvent ça avec les gros artistes, ils sont carrés, ça se passe bien. C’est plus la nouvelle scène qui pose problème. Les plus babos en apparence, ce sont les plus casse-c… 

Partenariats essentiels

Reste que même sans divas, il y a un paquet de travail. « Heureusement, on peut compter sur notre partenariat avec les Transports des volcans d’Auvergne. Ils nous ont prêté un véhicule hier, et alors qu’on leur paye juste le salarié, et ils s’occupent d’aller chercher les artistes ou le matériel à Clermont. » Car les artistes arrivent « presque nus. Le piano de Cali, on le loue à Clermont, son clavier à Romagnat… »Un partenariat parmi d’autres, qui permet au festival d’être ce qu’il est. « On ne pourrait pas cuisiner sur place pour les artistes, reprend Miriame Chabanier. Les élèves leur font des salades, mais tout le chaud nous est livré par Uniplanèze. Pour la charcuterie qu’on vend, la Ferme des cochons gourmands nous fait un super prix. On a aussi des commerçants qui offrent des produits aux artistes. Sans ça, on n’y arriverait pas. 

Cette année, on a même Valentin Calvet, de la Cave à rhums de Neussargues, qui, en plus de nous soutenir financièrement, offrira des bouteilles aux têtes d’affiche, et proposera une dégustation aux bénévoles. Il nous a proposé ça de lui-même, parce qu’il a joué dans les premières éditions du Spring, quand on avait une programmation jeunes talents. 

Et ainsi, hier soir, le public a pu profiter d’une vraie bonne soirée de festival. Mais, malgré tout ce boulot, les bénévoles étaient loin d’en avoir fini…

Aujourd'hui. Ouverture des portes à 18 h 30. À 20 heures : Adèle Coyo. À 22 heures : Cali. À minuit : DJ Crock de Watt. Tarif : 19 € (gratuit pour les moins de 12 ans). Restauration sur place.

Yann Bayssat

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