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Le Limousin bat un record de pluies depuis octobre 2023 et se dirige vers la fin du déluge

Le Limousin bat un record de pluies depuis octobre 2023 et se dirige vers la fin du déluge

En huit mois, il est tombé l’équivalent d’au moins une année de pluie sur la tête des Limousins. Et ça avait commencé fort, avec 31 jours de pluies consécutifs à partir du 17 octobre. La discrète arrivée du printemps n’a pas rompu avec l’humidité ambiante. Que les hydrophobes se réjouissent : dès aujourd’hui, ça s’améliore !

Les parapluies sont fatigués et le sujet a suffisamment alimenté les conversations. Entre octobre et mai, il est tombé sur le Limousin plus de pluie qu’en une année classique. Du jamais vu depuis 1959.

1 - Le podium des mouillés

Entre mars et mai, « tout le monde a été arrosé » dans le Limousin, résume Joël Gueusquin, responsable territorial pour Météo-France. Mais certains ont davantage pris la douche que d’autres.

La Creuse et la Haute-Vienne ont connu 47 jours de pluie sur la période, soit 10 de plus que d’habitude pour la Haute-Vienne, 13 pour la Creuse (seul département où il n'est pas tombé plus de pluie en huit mois qu'en un an). En Corrèze, Météo-France a enregistré 50 jours de pluie, soit 13 de plus que sa moyenne normale. Le département est aussi celui du Limousin qui a accumulé le plus d’eau : 476 mm, c’est 50 % de plus que la normale. 

Depuis mars, la Haute-Vienne, à qui le ciel a offert 426 mm d’eau, est le territoire qui compte le plus d’écart avec sa normale : +59 % ! On vous entend vous exclamer d’ici. Eh bien, sachez qu’en Charente, « on est à 100 % d’excédent »  ! 

2 - Ce n’est pas si étonnant

Pour ne parler que de l’aspect météo – car les excès de pluie posent de réels problèmes dans l’agriculture, le bâtiment ou le tourisme – des telles variations de précipitations ne sont « pas choquantes ». 

Le responsable reconnaît un record en termes de quantité tombée depuis octobre à l’échelle du Limousin « mais les précipitations sont le paramètre météo qui a le plus de variabilité annuelle, c’est en dents de scie d’une année sur l’autre ». De plus, la manifestation cette année du phénomène El Niño* a eu son influence.

3 - En tout cas, on a eu moins froid

 Certains se souviennent peut-être être tombés de leur chaise en découvrant les gelées matinales d’avril.

« Il y a eu des écarts de température prononcés », confirme Joël Gueusquin, mais « la température moyenne a été plus élevée de 0,8°C dans le Limousin ». Sauf en mai. On avait remarqué.

4 - Des journées entières de soleil en moins

Normalement, au 24 mai, le secteur de Limoges a profité de 480 heures d’ensoleillement depuis le début du printemps. Cette fois, il n’en a eu que 390. C’est 20 % de moins qu’habituellement.

Dans les environs de Brive, la chute se chiffre à 15 %, avec 481 heures d’ensoleillement au lieu de 513. Guéret, qui n’a pas de point de comparaison disponible, a profité des rayons pendant 415 heures.

5 - Le bout du tunnel, ça commence aujourd’hui !  

« Le plus gros des précipitations est derrière nous », apprécie d’annoncer le météorologue. Fini, donc, les cheveux qui frisottent, les chantiers arrêtés et le linge qui peine à sécher dans le salon. Dès aujourd’hui, la pluie marque un net ralentissement.

« Samedi, le temps sera sec, dimanche, il y aura quelques précipitations, mais seulement quelques millimètres. À partir de mardi, la fin du mois se fera au sec. »

Ne sortez pas la crème solaire pour autant. Le soleil n’a pas prévu d’entrée triomphante. « Ce sera plutôt nuageux » mais fini, la goutte un peu fraîche qui s’invite sans prévenir dans le bas de la nuque des sans-parapluie. Ne la regretterons-nous pas un peu cet été ? 

(*) Le phénomène El Niño se caractérise par le réchauffement d’un immense réservoir d’eau superficielle qui s’étend du Pacifique central jusqu’aux côtes du Pérou et de l’Équateur. Cette anomalie chaude de température de surface de la mer, de l’ordre de 4°C à 6°C, s’accompagne d’une interaction océan/atmosphère qui perturbe la circulation générale atmosphérique.

Les chiffres clé :Entre octobre et mai, il est tombé 1.425 mm d'eau en Corrèze, c'est 58% de plus que la normale. En un an, il y tombe généralement 1.254 mm.Toujours sur la même période, il est tombé 1.160 mm d'eau en Haute-Vienne, soit 50% de plus que la normale. En un an, il y tombe habituellement 1.071 mm d'eau.La Creuse a été arrosée, entre octobre et mai, de 986 mm de pluie, soit 40% de plus que de coutume. "C'est l'équivalent d'une année", indique le météorologue.

Marion Buzy

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