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Pourquoi des agents de Saint-Flour communauté sont-ils en grève ?

Pourquoi des agents de Saint-Flour communauté sont-ils en grève ?

Un an et demi après celle des agents de collecte des déchets, une nouvelle grève secoue Saint-Flour communauté. Depuis ce 17 juin au matin, des salariés, essentiellement des services techniques, ont débrayé.

Ce 17 juin au matin, on ne trouvait pas les agents des services techniques de Saint-Flour communauté sur les routes, mais au bord du rond-point Rozier-Coren.Une petite vingtaine d’entre eux manifestait pour leurs conditions de travail. Entre deux klaxons de soutien de routier passant par là, Loïc Charbonnel, chef d’équipe, expliquait : « depuis un an, il y a eu une harmonisation de nos traitements, mais elle s’est faite n’importe comment. Avec un certain avantage pour nos collègues de la collecte des déchets, suite à leur grève. On a reçu une note de service sur ce point, mais aujourd’hui on se rend qu’il n’y a pas une grille précise pour les primes, elles sont attribuées de manière individuelle, et très opaque. Il y a des agents là depuis 3 à 4 ans qui font toucher 300 € de RIFSEEP (un complément de rémunération qui remplace, et est censé harmoniser, l’ancien système de prime dans la fonction publique territoriale), alors que des gars qui bossent ici depuis 20 ans touchent 60 €, cela doit changer. »

Malaise

Les repas posent souci aussi. « À Saint-Flour, il y a une quinzaine d’années, on avait obtenu qu’on nous les paye. Ce n’est toujours pas le cas pour nos collègues de Chaudes-Aigues et Pierrefort. Si on bosse avec eux, on part au resto le midi, et eux mangent leurs gamelles, ce n’est pas juste. » « On remet ces problèmes tous les ans sur le tapis, embraye son alter ego de Pierrefort, Gaëtan Rieutort, mais rien ne change. 

Résultat, des agents partent, pour d’autres collectivités, et pour les remplacer, on prend des vacataires, qui enchaînent les CDD. On est de moins en moins, pour faire toujours le même boulot, et il n’y a ni dialogue, ni remise en question de nos élus. Résultat, il y a un malaise qui monte. 

Et s’ils espèrent « que la situation se débloque avant », ils ont donc déposé un préavis de grève pour les deux semaines à venir. Avec des revendications chiffrées à « 30 ou 40.000 € » selon Philippe Duverny de la FSU. Ils doivent être reçus, ce 17 juin dans l'après-midi,  par la directrice générale des services, la DRH et le directeur des services techniques.

« Légalité »

De son côté, Céline Charriaud, la présidente de l’interco, a du mal à comprendre ce mouvement. « Nous avons mené une harmonisation qui n’avait pas été faite depuis la fusion des intercos. Avec énormément de concertation, les agents ont été reçus, individuellement et collectivement, par leurs chefs de service puis par le premier vice-président. Il ne ressort un régime de RIFSEEP qui est dans le cadre légal : chaque prime est individuelle, octroyée par arrêté, cela doit se passer comme ça. L’interco y a engagé 100.000 € la première année, plus les suivantes, et on a tout fait pour avantager les agents. La question de la disparité sur les repas, je l’apprends, et cette inégalité ne peut perdurer. Mais cela ne va pas faire dans le sens qu’ils l’entendent : on ne peut payer les repas aux 150 agents de la collectivité. Mais on va trouver une solution. Quand aux effectifs, ils sont dimensionnés à nos besoins, sachant qu’on doit aussi solliciter les entreprises privées du secteur, ne pas leur ôter du travail. Tout est fait dans la légalité concernant les reconductions de CDD, et quand ils parlent de baisse d’effectif, ils se basent sur une époque où l’interco avait un chantier d’insertion pour des besoins plus spécifiques. »Et la présidente de conclure : 

Je ne vois pas pourquoi ils sont si mal à Saint-Flour co. Mais dans leur secteur, il y a plein d’entreprises locales qui recrutent, je ne retiens personne

Yann Bayssat

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